@Informateur.info- La guerre contre les gnambros se poursuit dans le district d’Abidjan. Dans le post ci-dessous qu’il a publié sur sa page facebook, le Préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié explique la nécessité d’assainir le secteur du transport en veillant à l’application des lois. Sur ce point, l’autorité préfectorale estime qu’il ne devrait pas y avoir de place pour l’émotion.
«Vié père, faut pas gâter no manhé ici hein ! Nous on va devenir quoi mainant ?? «me lance un jeune homme aux yeux suspectement rouges et aux cheveux hirsutes, qui se tient de l’autre côté du caniveau.
La scène se passe au niveau de Gabriel Gare, alors que je marche de Siporex au Sable, avec les officiers de la Gendarmerie, le premier jour de l’opération de traque de soit disant «gnambros».
La République a ses règles. Si chacun de nous déroge à ces règles, nous sommes perdus. Si n’importe quel individu peut se lever le matin, arracher les biens des autres, leur prendre leur argent, les violenter ou les tuer parce que ça le satisfait lui, la vie sociale serait impossible.
Dans une République, ce n’est pas « tous les argents » qu’on mange, surtout pas les pièces d’argent durement acquises par les classes défavorisées. Si vous touchez à ces pièces, qui que vous soyez, où que vous soyez, vous le paierez cher un jour où l’autre.
Il n’est pas admissible que des voyous décident de qui paie quelles taxes à qui et combien. Si nous ne menons pas le combat contre ce type de dysfonctionnement aujourd’hui, nous lèguerons à nos enfants un État difficile à gérer parce que, dans tous les cas , ils seront obligés d’y mettre de l’ordre , quel qu’en soit le prix.
L’Europe, l’Amérique, l’Asie ne sont pas devenues ces modèles en admettant des comportements destructeurs. Si nous voulons arriver à leur niveau de développement, il nous fait faire des sacrifices et rationaliser nos comportements sociaux.
Ce jeune, qui m’a toisé à Yopougon, a lancé un cri de cœur. Son attitude, je ne la considère pas comme une menace ou une défiance, mais comme un appel à l’aide à certaines sections de la jeunesse d’Abidjan.
Les problèmes sociaux nés des problèmes engendrés par les crises successives à Abidjan sont tous pris en charge. Mais ils ne trouveront pas tous la solution demain matin, c’est un travail et un engagement de tous pour une résolution acceptable, à moyen ou long terme.
D’ici là, l’on ne peut se permettre un certain type d’émotion humaine dans la prise de décisions publiques, même si nous restons sensibles, de par nos origines, aux difficultés sociales de certains rejetés de la société.
Il faut agir aujourd’hui, même avec des échecs, pour que demain soit radieux pour toute la jeunesse d’Abidjan, ma circonscription de compétence.
Donc, «peti ! ti pé manhé aussi, mais il fait bârâ dur d’abord, comme ceux que tu rackettes là!»