@Informateur.info- Jean de Dieu Mitbketa Zoundi n’est plus Consul honoraire. Le Consulat honoraire de Soubré qu’il a dirigé de 1991 à 2018 a été érigé en Consulat général avec un nouveau locataire, en la personne de Hervé Bazié. Zoundi est donc sorti de la scène après avoir passé plus d’un quart de siècle à gérer administrativement le Consulat qui regorge la plus forte communauté burkinabè en Côte d’Ivoire. A en croire l’ambassadeur Mamahadou Zongo, le Consulat de Soubré «concentre à lui seul 61,98% des Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire». C’est dire toute l’importance de cette représentation consulaire.
On comprend donc que l’ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire rende un hommage appuyé à l’ex-locataire de ce Consulat. C’était le 8 juin dernier, lors de la cérémonie d’installation du nouveau Consul Général. A l’occasion, Mahamadou Zongo a rappelé le parcours du doyen Zoundi. «Durant plus d’un quart de siècle, vous avez été celui chez qui convergeaient les Burkinabè de San Pedro, du Gboklè, du Gôh et bien sûr de la Nawa pour trouver solutions à leurs problèmes. Vous avez également reçu d’éminentes personnalités du Burkina dont certains témoignent encore de nos jours, de votre hospitalité et de votre générosité», a lancé d’entrée le diplomate. Avant de reconnaître : «Pourtant, à votre arrivée en Côte d’Ivoire en 1960, rien ne vous prédisposait à occuper cette fonction de représenter le Burkina dans une circonscription. Mais, comme les leçons de la vie nous l’enseignent, la réussite d’une personne ne dépend pas nécessairement de ses diplômes».
Dans un discours d’hommage qui s’est avéré être plus révélateur du parcours de Jean de Dieu Mitbketa Zoundi, pour plus d’un de ses compatriotes, Mahamadou Zongo expliquera que non seulement l’ex-consul honoraire est arrivé en Côte d’Ivoire en 1960 mais qu’il a commencé en tant que commis pointeur à la Société d’Assistance Technique et la Modernisation de l’Agriculture (SATMACI) à Aboisso.
Crée en 1958, faut-il le rappeler, la SATMACI avait pour rôle la promotion des cultures du café cacao et du riz paddy. Travailleur, Zoundi ne restera pas longtemps à ce poste. «Vous (Ndlr : Zoundi) avez progressivement gravi les différentes étapes de cette société qui se transformera en SODEPALM pour en devenir, en 1981, un directeur de plantation industrielle, notamment celle d’Okrouyo d’une superficie de 4050 ha», raconte l’Ambassadeur qui annonce, par ailleurs, que l’ex- commis pointeur a fini par se mettre à son propre compte à partir de 1986 en créant sa propre exploitation de 375 ha. «Votre expertise vous vaudra d’être rappelé par Palm industrie comme consultant successivement à Divo, à Abengourou et à Neka entre 1987 et 1990», précise Mahamadou Zongo.
A l’évidence le mérite de Jean de Dieu Mitbkéta Zoundi n’est pas des moindres, puisque l’homme sera promu en Côte d’ivoire Chevalier de l’Ordre national, Officier de l’ordre du Mérite et au Burkina, Chevalier de l’ordre du mérite et Officier de l’Ordre national. «Ce riche parcours, vous l’avez mis au service des relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso mais aussi et surtout, entre les Ivoiriens et les Burkinabè. Avant que des voix plus autorisées que la mienne viennent vous exprimer reconnaissance et gratitude, moi qui ai bénéficié de votre sagesse depuis ma nomination en Côte d’Ivoire, je vous dis : MERCI», a conclu le diplomate.
Jean François Fall