Les 30 et 31 octobre 2014, le président Blaise Compaoré est contraint à la démission par une insurrection populaire. Et depuis, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), ex-parti au pouvoir, semble être entré en ‘’hibernation’’.
La section ivoirienne de ce parti n’est pas en reste, puisque les militants ‘’cédépéistes’’ de la Diaspora burkinabè implantée en Eburnie, sont littéralement ‘’portés disparus’’ depuis la chute du ‘’beau Blaise’’. Un constat que relativise Mané François, Secrétaire permanent du parti en Côte d’Ivoire que, Informateur.info a rencontré. Ce dernier soutient que ‘’de manière générale, le CDP se réorganise’’. Même s’il reconnaît que les évènements d’octobre 2014 ont secoué le parti et les militants. «Il est vrai que la perte brusque du pouvoir nous a tellement surpris que les militants ont été quelque peu déboussolés et ont perdu tout repère. Mais, on se réorganise pour repartir sur de nouvelles bases», dira t-il. Et d’ajouter : «comme tout parti organisé, les militants et sympathisants de l’ancien parti présidentiel attendent ‘’les mots d’ordre de la direction du CDP à Ouagadougou».
Mané François assure dans le même souffle que les ‘’activités vont reprendre incessamment’’ et qu’un congrès se tiendra très bientôt pour ‘’recadrer les choses’’. Le Secrétaire permanent du CDP en Côte d’Ivoire n’a pas voulu dévoiler la stratégie de remobilisation des militants de base. Mais nul doute, que la présence de Blaise Compaoré à Abidjan pourrait galvaniser ses troupes quand la direction du CDP à Ouagadougou lancera les mots d’ordres. Objectif la présidentielle de 2020. Mais avant, il faudra que le vote des Burkinabè de l’extérieur soit effectif.
Il n’a pas manqué de condamner le coup d’Etat du 16 septembre 2015, d’autant que, a-t-il précisé, «le CDP est d’essence démocratique et reste attaché au principe sacro-saint de l’accession au pouvoir par les urnes». Concernant le volet judiciaire, le Secrétaire permanent du CDP Section Côte d’Ivoire, souhaiterait que «la justice accélère le processus pour juger les prévenus pro-Compaoré dans le respect des règles en la matière».
Au final, il regrette que la réconciliation soit à la traîne faute d’une ‘’vraie volonté politique’’ pour aller au pardon, préalable à toute vie en société.
René Ambroise Tiétié