@Informateur.info- Le porte-parole de l’association Diaspora Unie pour le Faso (DUF), Abdul Rahim Bougma, a animé une conférence de presse ce samedi 16 février 2019, à la Maison de la presse (MPA), au Plateau, autour du thème : ‘’Retour des exilés, rôles et contributions des Burkinabè de l’extérieur’’. Le cas de l’ancien président du Faso, Blaise Compaoré, qui réside en Côte d’Ivoire depuis sa chute, a été mis en exergue par le conférencier.
La Maison de la presse a servi de cadre, ce samedi 16 février 2019, à la conférence de presse organisée par la DUF dont le porte-parole Abdul Rahim Bougma a, d’entrée, campé les conditions qui ont conduit l’ancien président Blaise Compaoré et de nombreux Burkinabè, à prendre le chemin de l’exil. «Les 30 et 31 octobre 2014, un très grand nombre de Burkinabè a pris d’assaut la capitale Ouagadougou. Il était question d’une opposition farouche contre le projet de loi portant modification de l’article 37 de notre Constitution. Ce mouvement s’est transformé en insurrection. Les insurgés mirent l’hémicycle national à sac et à feu, des actes de vandalisme et des domiciles saccagés ont été signalés, des pertes en vies humaines constatées ça et là dans la ville de Ouagadougou. Au regard du chaos qui s’annonçait, le président Blaise Compaoré prend la juste mesure de la gravité de la situation et démissionne de ses responsabilités et charges de Chef de l’Etat», a-t-il rappelé.
Ces évènements, a-t-il poursuivi, ont contraint à l’exil des femmes et des hommes politiques, comme des opérateurs économiques. Depuis, Abdul Rahim Bougma constate que, de la transition conduite par Michel Kafando à l’avènement du pouvoir MMP de Roch Marc Christian Kaboré, le Burkina Faso est confronté à d’énormes problèmes sociopolitiques et économiques. De même, la classe politique est divisée en raison des divergences de points de vue sur ce que devraient être la démocratie et la bonne gouvernance. «Une jeunesse désespérée en raison du manque d’emploi, car le chômage y sévit, une fronde sociale jamais égalée dans notre pays, singulièrement celle liée aux revendications syndicales des travailleurs de l’Etat. L’insécurité grandissante liée à l’incivisme, au grand banditisme, notamment le phénomène des attaques terroristes. Ce dernier point occasionnant, du même coup, la rareté des investisseurs étrangers sur le sol burkinabè», a déploré le porte-parole de la DUF. C’est pourquoi, expliquera-t-il, son association s’est saisie de la question de la réconciliation qui, pour lui, passe par le retour des exilés, surtout celui de l’ancien président Blaise Compaoré. Ce qui pourrait participer de l’apaisement du climat sociopolitique.
Selon l’orateur, ce retour devrait susciter la création d’un cadre de dialogue national inclusif, puisqu’un rassemblement des fils et filles du Burkina s’impose si on veut recoudre le tissu social fortement endommagé. Cependant, la DUF ne souhaite pas que soit occultée la question de la vérité. «Ainsi donc de ce rassemblement jaillira la vérité sur toutes les questions ayant fait l’objet de malentendus entre les Burkinabè, de l’indépendance à nos jours ; car, pour une fois, le peuple burkinabè devra faire face à son histoire. C’est pourquoi, notre plaidoyer va s’articuler autour de quatre axes, le retour des exilés, le dialogue national, le pardon et la réconciliation», a-t-il indiqué.
Toutefois, pour le conférencier, il n’y a pas que Blaise Compaoré, il y a aussi, entre autres : l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida, Assami Kouanda, l’ambassadeur Justin Koutaba, Mme Mariam Sankara et ses enfants, l’honorable Fatoumata Diendéré, François Compaoré, Mme Alizeta Ouédraogo et bien d’autres. Puis, Abdul Rahim est revenu sur le cas de l’ancien président du Faso Blaise Compaoré. Plusieurs raisons justifient, à ses yeux, l’intérêt que la DUF porte à son cas. D’abord, il a œuvré pour la suppression de la carte de séjour en Côte d’Ivoire, ensuite, il a été pour beaucoup, en tant que Facilitateur du Dialogue direct entre Ivoiriens, dans le retour de la paix en Côte d’Ivoire, enfin, de sa position d’ancien président rompu aux affaires de l’Etat, il pourrait mettre son immense expérience au service de son pays, singulièrement dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Pour autant, la DUF ne se considère pas comme un avocat de Blaise Compaoré. Elle pense s’acquitter d’un ‘’devoir moral’’, puisqu’il n’y a aucune fierté pour la communauté burkinabè «à voir son ancien président en exil».
Il a terminé son propos en lançant un appel au président RMC qui disait ceci, le 11 décembre 2018, à la faveur de la célébration de la fête de l’indépendance : «Rien, absolument, rien ne doit remettre en cause notre vouloir vivre ensemble dans le respect de nos différences et notre diversité».
Dalima Dahoué