@informateur.- La journée d’hommage au président de la République, Alassane Ouattara, initiée par le Conseil Café-Cacao et ses structures satellites que sont la Fédération des organisations des producteurs de Café Cacao (FOPCC) et l’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire (ANAPROCI) a tourné au vinaigre pour des milliers de producteurs.
De fait, au-delà des beaux discours des organisateurs portés par le président du comité d’organisation, Koné Moussa, du porte-parole des producteurs, Kanga Koffi, et du parrain, Yves Brahima Koné, la réalité est que les producteurs convoyés à Yamoussoukro ont été « maltraités » et choqués dans leur dignité.
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Nous rapportions dans une précédente publication la colère de certains producteurs dans la matinée du 4 juin qui réclamaient simplement de quoi manger. Ces derniers, convoyés depuis leurs localités par les soins des délégations régionales du Conseil Café-Cacao (qui ont dressé des fiches à cet effet) à Yamoussoukro avaient dormi la veille à la belle étoile et le vendre creux. C’est pourquoi ils manifestaient publiquement sur le lieu de la cérémonie, leur mécontentement.
En vérité, ce mouvement d’humeur n’était rien comparé à ce qui s’est produit dans la soirée, après que les officiels se sont retirés. De fait, de 15 heures jusqu’à 23 heures plus du tiers des producteurs convoyés n’avaient pas encore amorcé le retour vers leurs localités. En cause, le non paiement des 5.000 FCFA promis pour chaque producteur pour les uns et pour les autres, la non perception des frais de transport par les propriétaires des cars qui les ont transportés.
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A preuve de 15 heures à 23 heures samedi dernier à Yamoussoukro la délégation régionale du Conseil Café-Cacao a été prise d’assaut par les pauvres paysans, au nombre desquels on comptait, malheureusement, des vieillards, des femmes mais surtout des enfants. Leur corvée était indescriptible surtout pour des personnes qui ont vécu cet inconfort durant 48 heures. En sus, pour leur malheur, le Premier ministre, Jérôme Patrick Achi, patron de la cérémonie est arrivé à la place Jean-Paul II autour de 13h 40 mn soit plus d’une heure après l’arrivée des ministres d’Etat, ministre de l’agriculture, Adjoumani Kouassi Kobenan et celui de la défense, Téné Birahima Ouattara pour une ceremonie qui devrait commencé à 10 heures. Le pire c’est que toute cette scène de maltraitance des producteurs de café-cacao s’est déroulée sous les yeux complices des syndicats qui prétendent les défendre.
En définitive, si cette journée d’hommage au président de la République a permis aux organisateurs de passer leur message d’auto-satisfaction devant des médias friands de discours officiels, le tort fait aux producteurs convoyés sur les lieux n’aura bénéficié d’aucune attention. C’est tout simplement dommage pour le premier pays producteur de café-cacao au monde de traiter ainsi ceux qui contribuent pour 40% à ses recettes d’exportation.
Alfred SIRIMA