@Informateur- Lionel Bilgo, ministre de l’Éducation nationale et porte-parole du gouvernement burkinabè n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer, mardi sur le plateau de France 24, la mobilisation sélective de la communauté internationale dans les crises sécuritaires qui secouent le monde. Estimant que tant que la communauté internationale ne prendra pas à bras le corps le problème du Sahel, notamment la zone des trois frontières qui regroupent à peu près 69 millions d’habitants, le monde court à un drame. «L’Ukraine à côté fait un peu plus de 43 millions d’habitants. En l’espace de 7 ans le Sahel avait besoin de 2,1 milliards d’Euros pour Juguler, réguler et stopper la monter en puissance des terroristes. Le Sahel ne l’a pas eu. En l’espace de 2 mois de conflit russe, le G7 et l’ensemble de l’Union européenne ont mobilisé plus de 13 milliards d’Euros  pour l’aide humanitaire en Ukraine», a craché Lionel Bilgo.

Avant d’enchaîner : « Jamais un conflit n’a mobilisé autant de dons en armement et facilité l’acquisition des munitions pour un seul pays en l’espace de si peu de temps alors que le Sahel crie au secours, cherche à s’armer et s’outiller. Les armées du G5 Sahel cherchent à se doter de moyens plus puissants mais malheureusement il y a des difficultés sur leurs chemins. Il est important que l’on comprenne tout ensemble que tant que le Sahel n’est pas en paix aucun pays aussi loin soit-il ne sera en paix».

Si Lionel Bilgo reconnait que les attaques terroristes se multiplient depuis peu, il justifie, cependant, ce regain d’activisme des terroristes par le fait que l’armée mène désormais des actions offensives. «On peut remarquer que les attaques se multiplient mais on peut aussi dire que ce sont des attaques de représailles du fait de la montée en puissance de l’armée burkinabè (…) qui a opéré une saignée très dure dans les rangs des terroristes. On voit que les terroristes acculés et malmenés dans certaines zones».

Expliquant le sens des zones d’intérêt militaire, le porte-parole du gouvernement dira : «Il faut savoir que les groupes terroristes ont pris des positions fortes dans l’Est et dans le Sahel du pays. L’Est, c’est 17,5% du territoire. C’est une zone assez large avec pas mal de forêt. C’est le bastion de certains groupes terroristes armés. Les populations avaient déjà fui ces localités depuis un moment. L’armée a donc décidé de concentrer ses opérations sur cette zone. On n’est plus dans la défensive, mais l’offensive vers les lignes du terrorisme pour aller les chercher, pour les déloger et les débusquer. Pour garder un visage humain à ce conflit et pour ne pas causer autant de dégâts collatéraux, comme on le voit ailleurs, l’armée à demander aux populations qui sont restées de quitter».

On peut le dire, le message du porte-parole du gouvernement burkinabè sur le plateau de France 24 est bien passé.

Alfred SIRIMA