Les souscripteurs des structures de l’Agro-business ne sont visiblement pas au bout de leurs peines. Après avoir assisté impuissants et désenchantés à la «destruction et à l’anéantissement» de leurs rêves, ils sont maintenant confrontés à autre chose : leur enrôlement dans les agences du Trésor public disséminées à travers le pays. Et là, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est maintenant que commence le plus dur pour les souscripteurs. Si ce n’est pas une punition, cela y ressemble ! En tous les cas, le spectacle est désolant ! Comme si le gouvernement entendait leur faire passer définitivement le goût de souscrire à une structure de l’Agro-business ou toute société analogue. Autrement, l’on s’explique difficilement cette autre épreuve après la mise en liquidation «forcée» des 28 structures qui évoluaient dans le secteur de l’Agro-business. Un tour à l’agence du Trésor public de Yopougon donne une idée de ce que vont endurer les personnes concernées par cette opération. Il y avait tellement de personnes en attente d’être reçues que les derniers arrivés se demandent quel jour ils pourront être, eux aussi, enrôlés. Pour le coup, on ne peut manquer de se demander, in petto : mais pourquoi infliger cette difficulté supplémentaire aux souscripteurs ; puisque les différentes structures détiennent chacune la liste de ses clients ? N’aurait-il pas été plus efficace et plus simple de collecter ces listes aux fins de les publier ?
- Pourquoi infliger cette difficulté supplémentaire aux souscripteurs?
A charge pour les clients qui n’auraient pas retrouvé leurs noms sur cette grande liste de s’adresser à une cellule de «contentieux» que les autorités auraient mise en place pour les besoins de la cause. Cela aurait eu le mérite de faciliter les choses et, surtout, de démontrer la bonne foi des autorités qui auraient ainsi montré qu’elles n’ont rien à cacher. Au lieu de quoi, cette opération initiée en dépit du bon sens et au terme de laquelle, entend-on, ici et là, tout le monde n’est pas sûr d’être «servi», autorise toutes les interprétations, même les plus malveillantes.
En tout état de cause, il ne revenait pas au gouvernement, mais aux structures incriminées, de rembourser, quoi que ce soit aux souscripteurs. Tout cela relève, on le voit, d’un abus de pouvoir ou d’autorité qui frustre les souscripteurs. Or, c’est de notoriété, les frustrations constituent un terreau fertile pour le désordre. Une chose est sûre, les souscripteurs en ont gros sur le cœur et n’ont pas de mots assez durs pour pester contre l’attitude pour le moins cavalière et méprisante du gouvernement. Ils n’en peuvent, mais…
René Ambroise Tiétié