Présidentielle au Gabon: Et si Jean Ping avait été piégé par Abidjan?

L’analyse ci-dessous est de Lengah Fils, analyste politique averti. Une contribution pertinente publiée sur sa page facebook que nous reprenons pour une meilleure lecture de la situation que prévaut dans ce pays de l’Afrique centrale.

Encore des écoutes téléphoniques pour Abidjan. Vous l’aviez compris, Libreville accuse un conseiller du président Ouattara de manœuvrer avec Jean Ping pour atteindre à la stabilité du Gabon. Tout serait parti d’un coup de fil présumé de Mahamadi Diané, conseiller de ADO qui donnerait des pistes de sabotages de la publication des résultats des élections présidentielles au Gabon.
Notre analyse pose des questionnements.
Tout le monde sait que Ali Bongo est un très proche de Ouattara pour que ce dernier mobilise son soutien à son adversaire. Mais là où c’est encore très curieux, c’est comment Diané a pu prendre de telles initiatives sans en informer à son patron? Un conseiller du président, c’est à la fois l’œil, l’oreille et le bras du President. C’est difficile à comprendre lorsqu’il s’agit d’un dossier aussi sensible que la souveraineté d’un pays voisin avec lequel il y a d’excellentes relations.
Pouvez-vous imaginer chez nous un Mathias Tankoano s’aventurer sur un dossier malien ou nigérien sans en informer d’avance le President KABORE? Même quand il drague, de lui ou de quelqu’un d’autre, le Président KABORE sera au courant. La célérité avec laquelle Ouattara a limogé son conseiller Diané pour des faits non encore authentifiés apportent davantage des interrogations. Même si nous avions apprécié cette spontanéité de communication, il aurait fallu pour Abidjan d’en prendre acte le temps de procéder à des vérifications. Soro Guillaume aurait-il été limogé de cette façon si c’était son nom qui était impliqué? Toutes ces interrogations nous laissent dans un parfait inconnu. Lorsqu’on écoute les présumés conversations, Ping semblait quasiment surpris soit par l’appel soit par les propositions de son interlocuteur. C’est comme s’il était pris de vitesse. Si nous poussons loin notre analyse, on serait tenté de dire que la célérité avec laquelle Abidjan a réagi, était justement faite pour apporter plus de crédibilité aux accusations de Libreville. Si c’est alors le cas, Ping aurait vraiment reçu un coup de poing, ou si vous préférez encore Jean aurait été « pingué ». Toute chose, qui pourrait être suffisante pour présenter un échec de Ping à ces élections qu’il ait gagné ou non. Dans tous les cas, sur la base des conversations téléphoniques, en disant de tout faire pour obtenir la démission de quelques membres de la commission électorale pour créer une pagaille totale (c’est ce que suggérerait Diané a Ping), c’est assurément reconnaître qu’il a perdu et tenter un forcing pour empêcher la proclamation des résultats. Abidjan a une belle expérience dans le blocage des résultats au niveau des commissions électorales (Souvenez-vous de l’arrêt des communications des résultats en direct à la télévision ivoirienne par un pro Gagbo à l’époque).
De l’autre côté également, on se pose les mêmes interrogations. Pourquoi les résultats tardent à tomber? Pour une population électorale nettement inférieure à celle de Ouagadougou, on a des difficultés à publier les résultats. C’est le Ministre de l’intérieur, nommé par Ali Bongo qui doit prononcer ces résultats. Ce ministre serait vraiment à l’aise si le candidat Bongo était dans les faveurs des urnes. Ça, c’est une certitude.
Mais le combat titanesque pourrait se jouer ailleurs aussi loin du Gabon. Tout le monde sait que le fils Bongo était presqu’en rupture de bancs avec la France et qu’il se serait trop bien rapproché des Chinois mettant ainsi à risque les nombreux intérêts français. Ping d’origine chinoise semble être le candidat de la France. Robert Bourchi, qui a été allaité pendant longtemps par Bongo père, a clairement choisi Ping par rapport à Ali. Nous pouvons donc dire que quand la France et la Chine se seraient entendus, les gabonais connaîtront le nom de leur nouveau President.
Mais qui de Ping ou de Bongo fera vraiment l’affaire des gabonais?
Nous répondons par l’affirmative aucun d’eux. C’est le même sein qu’ils ont tété. C’est le même formatage. C’est le même système. C’est la même famille. C’est pierre et Paul. Si vous voulez, c’est comme exactement Rock Marc KABORE et Blaise Compaoré.
En attendant, prions Dieu de maintenir le diable enchaîné surtout au Gabon.

https://www.facebook.com/dharouna76/posts/1378383155511742

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