L’affaire dite du Mont Péko ou du parc national du Mont Péko, a longtemps constitué une énigme pour l’actuel pouvoir de part sa complexité. Les 34000 ha qui constituent la superficie de ce parc ont été littéralement transformés en champs de cacao.
Pendant la crise cet «empire» était sous le règne du «seigneur» Amadé Ouérémi , le leader emblématique de ceux qui occupaient le Mont Péko. C’est en mai 2013 que ce dernier est arrêté. Dès, cet instant, la tâche est devenue plus aisée et d’autant plus facilitée que l’ex-maître des lieux avait une «armée» sous ses ordres. Les autorités ivoiriennes entament alors une récupération du parc du Mont Péko, qui abouti effectivement en août 2016, au déguerpissement des indésirables pour ne pas dire des occupants illégaux du Mont Péko. Qui sont au nombre de 21.000 clandestins, dont 99% de ressortissants du Burkina Faso. Autant dire 21.000 Burkinabè qui ont été déplacés dans les villages environnants, qui se retrouvent du jour au lendemain privés de tous moyens de subsistance, et qui sont prêts à tout instant à faire intrusion dans ce parc, désormais sous surveillance des gardes forestiers, advienne que pourra, au risque de leur vie, car ils manquent de tout , nonobstant les promesses faites par le gouvernement ivoirien lors des rencontres avec toutes les parties prenantes, qui ont précédé le processus de déguerpissement .
C’est dans cette atmosphère de tension, que l’OIPR (l’office ivoirien des parcs et réserves), qui a à charge la gestion du parc du Mont Péko, sous la tutelle du ministère des eaux et forêts, va s’illustrer de triste manière. Ainsi, l’OIPR va susciter des personnes pour récolter des productions cacaoyères des plantations abandonnées par les Burkinabè chassés du Mont Péko.(Nous sommes dans la période de campagne intermédiaire).Certes l’OIPR n’a pas cette prérogative mais là n’est pas le vrai problème, la question qui mérite d’être posée est, même quand l’OIPR s’octroie le droit de le faire,à qui profite cette moisson et la vente du cacao organisée par cette structure étatique. Puisque l’opération se fait de façon ‘’officieuse’’ .Ce pourquoi, les Burkinabè les «vrais propriétaires» des productions issues du parc, une fois le pot- aux roses découvert, vont s’organiser pour entrer aussi en scène nuitamment pour la récolte de leurs produits. Ce qui va donner très souvent lieu à des accrochages et des affrontements entre les hommes de l’OIPR et les Burkinabè. Qui, aussitôt pris sont conduits aux forces de l’ordre de la région de Man. Du coup, les Burkinabè se sentent frustrés. Ce qui n’est pas fait pour annihiler les risques de velléité et d’explosion dans la zone du Mont Péko. Au demeurant , il aurait été plus conciliant , dans un souci d’apaisement, que l’Etat ivoirien permette à ces milliers de Burkinabè de jouir une dernière fois, du fruit de leur labeur, avant leur expulsion du Mont Péko.
Il faut noter que le parc national du Mont Peko est situé dans la région de l’ouest à cheval sur les préfectures de Bangolo et Duékoué.
Yannick Kobo