Sitôt après qu’ils aient publié les listes de leurs candidats aux législatives 2016, le PDCI et le RDR sont cloués au pilori par des responsables du vieux parti qui dénoncent des pratiques «peu orthodoxes».
Inédit. Le lundi 14 novembre, alors que l’encre ayant servi à établir la liste des candidats du PDCI n’avait pas encore séché, des responsables du parti septuagénaire à Yopougon ont réagi. Ils ont «démissionné en bloc» des instances du parti. En effet, les Secrétaires généraux de section, les Coordinatrices, les Présidentes de sous-section Ufpdci , les Coordonnateurs et Présidents de sous-section Jpdci de Yopougon n’ont pas apprécié, primo, que la direction du parti ne les ait pas consultés pour désigner les candidats du PDCI dans la commune, secondo, que le vieux parti ait été lésé dans le «partage» des postes électifs au profit du RDR, «troisio», que le seul candidat pdci de Yop soit un «parachuté» en la personne de Zié Coulibaly. C’est un fait inédit qui mérite que l’on s’y attarde pour en tirer quelques observations qui pourraient nourrir la réflexion sur la pratique et l’enracinement de la démocratie en Côte d’Ivoire.
- Le «PDCI a été lésé dans le partage des postes électifs»
Comment ne pas s’interroger après ce que le PDCI et le RDR ont donné à voir à l’occasion de la constitution de leurs listes respectives dans le cadre des législatives 2016. Faut-il, pour être complet sur la question, indiquer que l’UDPCI qui est l’un des partis signataires de la plateforme des Houphouëtistes, a aussi protesté pour dénoncer « le manque de consensus » qui a présidé à l’établissement des listes du RHDP pour ces législatives. Dès lors, l’on peut pointer la «dictature» du PDCI et du RDR qui semblent avoir mis l’alliance des Houphouëtistes en coupe réglée. Ils dictent donc leur loi aux autres au sein du RHDP. Aux dépens de la cohésion et de l’unité des héritiers du père de la Nation, l’emblématique Félix Houphouët Boigny. C’est en cela qu’il faut saluer la «mâle» décision des membres des Instances du PDCI à Yopougon. Ils montrent la voie aux autres. Le héros senghorien Chaka Zulu disait que «quand un homme n’est pas d’accord, il dit NON». Les Secrétaires généraux de section, les Coordinatrices, les Présidentes de sous-section Ufpdci et les Coordonnateurs et présidents de sous-section Jpdci de Yopougon en ont pris de la graine. Ils ont démontré qu’ils sont des hommes et des femmes dignes.
En tout état de cause, leur déclaration devrait interpeller les directions du PDCI et du RDR. Pour plus de démocratie dans le fonctionnement du RHDP. C’est une exigence à minima de la bonne marche de la coalition au pouvoir.
Tassigny Auriol