L’annonce d’une rémission sans traitement antirétroviral depuis douze ans chez une jeune femme de 18 ans et demi, infectée dès la naissance par le VIH, est un événement rare et important.
Présenté lundi 20 juillet lors de la 8e conférence sur la pathogenèse du VIH à Vancouver (Canada), ce cas constitue un argument en faveur d’un traitement très précoce par les médicaments anti-VIH, qui serait susceptible d’induire un contrôle suffisant de l’infection pour rendre le virus indétectable dans le sang. Explications en 6 questions.
Que signifie être en rémission dans le cas d’une infection par le VIH ?
En médecine, une rémission est définie comme l’atténuation ou la disparition des symptômes d’une maladie. Le terme est fréquemment employé à propos de personnes atteintes d’un cancer pour indiquer que la prolifération tumorale a cessé.
Dans le cas de l’infection par le VIH, la rémission signifie que la personne infectée ne présente plus de signe de multiplication du virus, avec une charge virale dite « indétectable » – c’est-à-dire qu’on trouve moins de 50 copies du matériel génétique du virus par millilitre de sang –, et que le taux de cellules immunitaires lymphocytes T CCD, cibles du VIH, par millilitre de sang est revenu à la normale (au moins 500 par millilitre de sang). C’est une situation qualifiée de contrôle virologique et immunologique.
Comment la rémission a-t-elle été obtenue chez la jeune femme dont le cas a été présenté à Vancouver ?
Le VIH a été transmis lors de la naissance de cette personne en 1996 par sa mère séropositive. Un traitement prophylactique chez l’enfant a été entamé dès sa naissance, d’abord, avec un seul médicament, la zidovudine (AZT) pendant six semaines. Des examens ont montré qu’un mois après sa naissance, l’enfant était malgré tout porteuse du VIH. Deux mois plus tard, alors que sa charge virale était très élevée, un traitement plus intensif, avec une association de quatre antirétroviraux, a été mis en œuvre. Il a été interrompu par les parents peu avant que l’enfant atteigne 6 ans et alors qu’ils n’allaient plus voir les médecins qui la suivaient. Lire la suite sur lemonde.fr