En terre bassamoise, ce samedi 19 novembre 2016, se déroulait l’Abissa. Une fête annuelle de réjouissance qui prône la cohésion sociale. Initiée par l’ethnie ‘’N’Zima’’. Nous nous sommes rendus à la place de l’Abissa, auquartier France, fief des N’zima Kotoko, pour vivre cet événement culturel de haute portée qui a survécu aux attaques terroristes du 13 mars 2016. Reportage…
Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire, le samedi 19 novembre 2016. C’est la cinquième journée de la fête de l’Abissa édition 2016. Et l’événement fait date. Car cette édition de l’Abissa est la première de l’après attentats terroristes. Ces attaques qui, rappelons-le, avaient endeuillé de façon tragique cette paisible cité balnéaire et touristique, et la Côte d’Ivoire entière, le 13 mars 2016. Il est 12 heures ce samedi quand nous foulons le sol bassamois. A la place dite ‘’Abissa’’ au cœur du quartier France, fief des N’zima Kotoko, rien n’a encore commencé mais les maquis et autres espaces de réjouissances refusent déjà du monde. Les festivaliers éclusent les bouteilles de bière et autres boissons alcoolisées. L’ambiance est éthylique en ces lieux. Mais il n’y pas de débordements. Les populations ont une oreille tendue du côté du palais royal ou, la cour prépare avec faste et minutie l’arrivée du roi, sa majesté Désiré Amon Tanoé. Au milieu des airs musicaux et des danses qui campent le décor, les Bassamois semblent avoir le rythme dans le sang. «Mieux, le souvenir des attaques terroristes n’a pas altéré l’ardeur des festivaliers».
Et on peut dire que l’Abissa a « survécu » aux attentats du 13 mars 2016. Le folklore et les couleurs chatoyantes de la fête sont entretenus par des habitants qui, moyennant des piécettes, maquillent les visiteurs et participants. Des milliers de festivaliers, enivrés par la rythmique du terroir, se pressent à la place Abissa. Les agents de sécurité quadrillent consciencieusement les lieux pendant que des volontaires de la croix rouge se déploient. Des jeunes gens filtrent également les accès à la place de l’Abissa. Il est plus de 15 heures quand le premier incident est signalé. Deux jeunes gens sont embarqués par la police à bord d’un cargo. L’un d’entre eux est accusé d’avoir volé un téléphone portable. Nous nous approchons pour en savoir un peu plus, mais un agent de police qui, visiblement, ne maîtrise pas ses nerfs, hurle d’une voix menaçant: «Le téléphone de celui ou celle qui filmera sera confisqué». Une attitude qui surprend les festivaliers. «C’est notre premier fois de vivre ce genre de situation. Depuis que l’Abissa a commencé, nous n’avons pas vécu ça. Mais à vrai dire, la sécurité on ne s’en plaint pas», lance Esther Koffi, une jeune fille, la trentaine environ. Elle explique que, pour cette édition 2016, elle est sur les lieux depuis le premier jour. Lire la suite sur lageneraledepresse.net