« Si on transforme la moitié de la production d’anacarde ivoirienne, le prix sera encore plus important car on exporte 70°/° de notre production brute, le gouvernement est déjà engagé sur ce chantier et d’ici 3 à 4 ans, la Côte d’Ivoire pourra commencer la transformation avec à la clé, la création d’emplois car les usines fonctionnent toute l’année ». Ces propos sont de LAZARE kOUASSI ? directeur de la Pme ivoirienne Nguettia Business compagny (NBC). Depuis la mise en oeuvre de la reforme de cette filière cajou, les jeunes ivoiriens ont proposé à l’autorité de régulation leur vision de la reforme si l’on veut atteindre les objectifs assignés par le gouvernement. Le contrôle qualité, jusque là maîtrisé par les seuls indiens, acheteurs de la production ivoirienne, venait ainsi de faire son entrée et aura permis de rehausser la qualité et le prix bord champ. Le 31 Mai dernier, les tests de détermination de la qualité de la noix de cajou ivoirienne étaient officiellement arrêtés au port d’Abidjan sur décision du conseil coton anacarde (CCA), l’autorité de gestion de la filière. Les jours qui ont suivi, des quantités importantes de produits quittaient Abidjan pour les ports indiens. Seulement, ce que l’autorité de régulation n’avait pas prévu, c’est la mauvaise qualité de produit qui allait être livré. Conséquence, une germination de noix de cajou à l’arrivée dans les ports indiens avec pour corollaire, une grogne des acheteurs indiens. « Des exportateurs nous ont donc sollicités pour des prestations privées car le manque à gagner était énorme » fait savoir Lazare Kouassi dont la structure était en charge de la détermination de la qualité de la noix de cajou ivoirienne. Il indique que l’introduction de la norme qualité par le Conseil coton-anacarde a permis depuis 2014 d’avoir des prix rémunérateurs au profit des producteurs, jusque là, maillon faible de la filière cajou. Pour cette campagne 2015, ce sont 115 sociétés et coopératives qui ont eu un agrément pour travailler donc un vif intérêt pour le cajou ivoirien conre 40 à 50 des années en arrière. « Grâce à ce projet proposé par notre structure et dont le conseil coton anacarde a vu la pertinence pour le valider, nous accompagnons la stabilisation du prix bord champ, la fin des réfractions et une nette vision sur l’orientation des activités autour de la noix de cajou, les acheteurs indélicats sont arrêtés » soutient Lazare Kouassi, Directeur de cette structure ivoirienne qui travaille pour des firmes internationales en matière de qualité. Un peu plus de 6 millions de FCFA ont servi à acquérir des machines performantes de contrôle qualité. En plus, cette Pme ivoirienne a créé des emplois au profit de quelques 149 jeunes diplômés qui ont servi comme agents de contrôle dans 100 magasins à Abidjan, 15 à bouaké et 6 à san pedro avec 19 superviseurs et 7 agents relais dans les grandes zones de production du pays. Chaque année, la Côte d’Ivoire produit plus de 50.000 T de plus de noix de cajou. Pour la campagne 2015, la production a donc atteint au moins 600.000 Tonnes. « Nous dressons un bilan positif car nous avons inculqué un comportement aux paysans avec la norme qualité qui a fait que la Côte d’Ivoire a une qualité 46-47 désormais là où avant c’était 40 et le prix a augmenté sur le marché international, cette année nous n’avons pas fait une semaine avec le prix officiel fixé par le gouvernement, pour la première fois on est passé à 600 F/ Kg » analyse Lazare Kouassi. C’est pourquoi, la suspension du contrôle qualité n’a pas été bien accueillie par les indiens, premiers acheteurs de la noix de cajou ivoirienne.
Joanne Danielle