Informateur.info- Ce mercredi 28 novembre 2016, le Cabinet du président Alassane Ouattara, aux II Plateaux-Vallons, Rue des Jardins, est pris d’assaut par les ex-journalistes du quotidien La Matinale. Ils sont venus en ce lieu où ils étaient naguère payés pour recevoir une …enveloppe de la part de Mme Jeanne Peuhmond, Secrétaire générale Adjointe en charge de la Trésorerie du parti des Républicains. Selon M. Kamagaté Bassitié, comptable audit cabinet, la collaboratrice du ministre Amadou Soumahoro, SGI du RDR, a voulu, par ce geste soutenir les journalistes en proie à d’énormes difficultés suite à la fermeture du journal du parti.
Renseignements pris, chaque travailleur aurait reçu la somme de 100.000FCFA (cent mille FCFA). En réalité, les bénéficiaires sont au nombre de 23 sur un effectif qui en compte plus de 30. Il aurait été opposé à ceux qui n’ont pas été pris en compte le fait qu’ils travailleraient déjà dans d’autres structures de la place.
Mais comment en est-on arrivé à cette «distribution» d’enveloppes, onze (11) mois après la disparition de La Matinale et huit (8) mois après que les travailleurs ont perçu leurs derniers salaires ? En effet, se disant abandonnés et livrés à eux-mêmes, ces derniers, plus d’une dizaine, en réalité, ont décidé, le lundi 21 novembre dernier, d’observer une grève de la faim à la Cathédrale Saint-Paul du Plateau afin d’interpeller le président Alassane Ouattara pour qui ils disent avoir travaillé pendant près de quatre (4) ans et de sensibiliser le RDR sur le sort qui leur est fait suite à la fermeture de La Matinale. Le lendemain, ils seront reçus à la Rue Lépic, siège du RDR, par la ministre Jeanne Peuhmond. Au terme des échanges entre les représentants des grévistes et la Conseillère du président Ouattara, rendez-vous est pris pour le jeudi 24 novembre. Cette fois, en présence de l’ancien Directeur de Publication (DP) du défunt quotidien, M.Diabaté Lanciné dont l’éclairage s’est avéré indispensable pour clarifier la situation des ex-travailleurs de La Matinale qui soutiennent que le RDR leur doit huit (8) mois d’arriérés de salaires puisque, justement, le 29 mars 2016, le DP leur a dit qu’à partir du mois de mars, « tout le personnel ne serait plus systématiquement payé, mais que ne seraient désormais pris en compte que ceux qui auront été retenus par le patron de la nouvelle maison d’édition « Vivre Ensemble » mise en place par le parti au pouvoir ». Cela prendra effet à partir du mois d’avril, aurait poursuivi M. Diabaté. Après quoi, il aurait demandé à ceux qui le souhaitaient de déposer leurs CV auprès du DG de « Vivre Ensemble ». Ce que la grande majorité des journalistes a fait. Et attend depuis lors d’être fixée sur son sort. Mme Peuhmond qui n’avait pas cette version avait répondu aux représentants des travailleurs grévistes qu’il n’y avait plus rien entre le RDR et le personnel de La Matinale. Mais, après l’intervention de l’ex-DP, elle a dû réviser sa position et concéder à ses interlocuteurs le droit d’exiger le paiement des huit (8) mois d’arriérés de salaires. Séance tenante, elle a donc instruit M.Koné Idriss de voir dans quelle mesure il pouvait avancer « quelque chose » au personnel dans les meilleurs délais. L’objectif étant d’apurer, à terme, les arriérés de salaires. Les travailleurs ont accueilli cette décision avec soulagement et joie. C’était le jeudi 24 novembre, faut-il le rappeler. Parallèlement, M. Traoré Moussa dit « MT », président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), très tôt informé de la situation (il s’est rendu dès le premier jour de la grève de la faim auprès des travailleurs pour leur apporter son soutien), est entré en contact avec la ministre Jeanne Peuhmond pour être une sorte d’interface entre celle-ci et ceux-là. Mis au courant des conclusions des négociations de la Rue Lépic, il a plaidé auprès de la ministre pour que soient versés, dans un premier temps, aux travailleurs, entre 2 ou 3 mois d’arriérés de salaires. Finalement, la SGA en charge des Finances du RDR a accepté de verser 2 mois pour commencer. Une nouvelle qui s’est répandue comme une traînée de poudre. C’est dans l’attente de ce versement « salvateur » que les travailleurs sont invités à passer à la …caisse, aux II Plateaux-Vallons. Que ne fut leur surprise teintée d’amertume de se voir remettre…100 000FCFA. Un don de «maman» Peuhmond que les bénéficiaires apprécient, mais ils ne sont pas moins dépités. Et pour cause. Ils s’attendaient au versement des 2mois d’arriérés de salaires promis à « MT » par la ministre. Certes, le comptable a reconnu que cet argent allait être versé aux travailleurs. Mais, aucune date n’a été avancée ce mercredi-là. Toute chose que déplorent les concernés qui disent être confrontés à tellement de difficultés que…100 000FCFA, c’est comme de la «petite monnaie». En tout état de cause, ils affirment certes ne pas douter de la bonne foi de leur «maman» mais ils souhaiteraient percevoir l’argent dans la première semaine du mois de décembre. Pour retrouver leur dignité d’Hommes.
Marina Kouakou