Campagne cacaoyère 2024-2025: Le Cameroun 4500 FCFA et le Ghana 1800 FCFA, donnent le ton du prix du Kg

@informateur- Le compte à rebours est lancé en Côte d’Ivoire, où le prix minimum garanti du kilo de fèves payé au cacaoculteurs doit être annoncé d’ici la fin du mois de septembre. Un prix qui devrait en théorie être proche de celui qui vient d’être fixé au Ghana, et qui sera peut-être inspiré par les prix observés au Cameroun, où la campagne cacao a été lancée déjà depuis un mois.

Le Cameroun, troisième producteur africain de cacao, a ouvert sa campagne le premier, avec un kilo de fèves payé en moyenne depuis trois semaines à 4500 francs CFA, soit un peu moins qu’avant l’été, mais toujours à un niveau historiquement très élevé.

On parle là de prix qui sont libéralisés et de prix au début d’une saison qui démarre timidement, avec peu de volumes proposés à la vente. Mais leur relative stabilité donne le ton de ce début de saison et ne manquera pas de susciter de l’espoir chez les producteurs ivoiriens.

De par les mécanismes de fixation des prix en Côte d’ivoire, ils ne reflètent pas immédiatement les cours mondiaux et ne sont donc pas alignés sur les prix camerounais. Mais c’est au prix du marché que les opérateurs ivoiriens ont vendu par anticipation une grande partie du cacao de cette saison. Les fèves achetées à partir d’octobre aux planteurs, pour honorer ces contrats déjà signés, sont censées donc a minima refléter la hausse des prix internationaux. L’explosion des prix sur les bourses de New York et de Londres cette année avait d’ailleurs justifié la réévaluation du prix bord-champ ivoirien entre la grande et la petite récolte ivoirienne de la saison 2023-2024, de 1 000 francs CFA le kilo à 1 500 francs CFA.

Depuis 2021 et la mise en place de l’Initiative Cacao Ghana-Côte d’Ivoire, ce qui guide aussi les prix ivoiriens, c’est la concertation qui a lieu, en théorie, entre les régulateurs des deux pays voisins, pour une meilleure cohérence.

La fixation cette semaine des prix ghanéens, avec un peu d’avance sur la Côte d’Ivoire, comme l’année dernière, est donc un indicateur important : l’augmentation annoncée est de 45% par rapport aux prix payés au printemps, pendant la petite récolte qui court d’avril à juillet : 48 cedis le kilo de fèves, soit 1800 frans CFA (environ 3 dollars). Les cacaoculteurs ivoiriens, qui ont terminé leur campagne avec un kilo payé 1500 francs CFA, devraient en toute logique voir leurs fèves payées plus cher cette année. Au moins à un niveau proche de celui du Ghana.

À défaut, les autorités courent notamment le risque d’assister à la fuite de sacs de cacao aux frontières. Et surtout de décevoir les planteurs ivoiriens qui, comme ceux du Ghana, ont été pénalisés l’année dernière par la perte d’un quart environ de leur production.

Source: RFI Afrique, chronique  de Marie-Pierre Olphand

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