@informateur- Le processus de mise en place de l’Interprofession agricole de Café-cacao (OAI) tel que mené par le Comité technique installé par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural ne sied pas à l’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire (ANAPROCI). De fait, par un courrier en date du 10 juillet 2024, ledit Comité demandait à chaque organisation professionnelle de la filière Café-Cacao d’adhérer à des Unions régionales des sociétés coopératives qu’il envisage d’établir dans chaque région productrice de café-cacao en Côte d’Ivoire. Mieux, le Comité technique OIA Café-Cacao demande aux organisations professionnelles de la filière d’organiser chacune une Assemblée générale ordinaire (Ago) à des dates les 1er et 2 aout prochains pour désigner des représentants qui prendraient part à la mise en place des Unions régionales.
Face à cette situation, l’Association nationale des producteurs de Côte d’Ivoire (Anaproci) a réagi par un courrier daté du 15 juillet 2024, signé de son PCA, Kanga Koffi, pour protester contre la démarche jugée ‘’cavalière’’, unilatérale du Comité technique OIA Café-Cacao dans la mise en place de l’Interprofession. L’Anaproci fait remarquer dans son courrier que, lors de l’atelier de restitution du 21 juin 2024, bien que le Comité technique OIA Café-Cacao ait proposé la création d’Unions régionales des sociétés coopératives, les organisations professionnelles agricoles (OPA) ont fait d’autres propositions allant dans le sens de la prise en compte des OPA existantes en corrigeant les imperfections, tenant compte des recommandations du cabinet Jad’Expertise.
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L’Anaproci explique qu’à la suite des débats, aucune option n’a été retenue, si bien que »le Comité technique a proposé de se retirer pour faire la synthèse de toutes les propositions avant de convier les OPA à une autre rencontre’‘. Dans l’attente de cette rencontre, ‘’grande fut la surprise » de l’Anaproci de lire dans le courrier du Comité technique OIA Café-Cacao que »l’atelier a adopté la création des Unions régionales des sociétés coopératives ».
Ce qui, à en croire M. Kanga Koffi, n’est pas vrai. Pis, regrette-t-il, le Comité technique a élaboré un calendrier qu’il a commencé à exécuter. Protestant énergiquement contre cette situation, l’Anaproci fait remarquer au Comité technique et à l’opinion nationale que »le rapport bilan de la commercialisation du café-cacao au titre de la campagne 2022-2023 du Conseil du Café-Cacao indique que les sociétés coopératives agricoles fonctionnelles ne représentent que 20% du poids des produits commercialisés ». Dès lors, dit l’ANAPROCI, »Les Unions régionales des sociétés coopératives ne peuvent prétendre avoir la légitimité pour représenter l’ensemble des producteurs au sein de l’OIA future ».
C’est pourquoi l’ANAPROCI ‘’proteste contre cette décision unilatérale qui frise le mépris envers les OPA existantes ». Aussi, »pour éviter une crise inutile’‘ l’ANAPROCI demande-t-elle, »avec insistance que soit adoptée une démarche consensuelle faite de consultations et de concertation, afin d’aboutir à la mise en place d’un collège des producteurs représentatif de ceux-ci et émanant de leurs aspirations, et non un schéma imposé au mépris des dispositions de l’ordonnance 2011-473 du 21. Décembre, 2011susceptible à terme d’entacher la crédibilité dudit collège ».
Faut-il le rappeler, la Centrale Syndicale agricole de M. Seydou Kiébré et la Ligue Ivoirienne des organisations professionnelles de M. Kouassi Yamien jean Michael Armand avaient déjà dans une déclaration conjointe publiée le 4 juin 2024 appelé à consensus. Beaucoup de structures ont décidé de suivre sans prendre de risque de se mettre à dos l’autorité. D’autre comme l’Association des Pca de Coopératives de Café-cacao (Aspcacc) semble avoir opté pour la ruse. Muette comme une carpe dans cette affaire, elle n’en est pas moins active. Puisque, pareillement à la directive du Comité technique OIA, l’ASPCACC procède dans la discrétion depuis quelques semaines à l’installation de ses propres Unions régionales dont les dernières en date sont celles de Man, d’Abengourou, d’Adzopé et d’Agboville. Inutile de dire que cette stratégie quelque peu sournoise vise également l’Interprofession.
On le voit bien avec le courrier de l’Anaproci, il y a problème dans la mise en place de l’Interprofession Café-Cacao en Côte d’Ivoire. Les autorités compétentes sont donc interpellées.
ALI/informateur.ci