@informateur- Le jeudi 11 avril 2024, les populations de Djibo, chef-lieu de la province du Soum étaient en liesse. Et pour cause, la ville martyre, sous blocus terroriste depuis 2021, enregistrait l’arrivée de sa dernière vaque de ravitaillement. 187 camions chargés de vivres essentiels y ont déchargé: une bouffée d’oxygène pour une population dont la vie est devenue du jour au lendemain un enfer sur terre. Manque de nourriture, d’eau, de carburant etc.
Mise sous coupe réglée par les terroristes depuis 3 ans, la ville de Djibo tout comme bien d’autres villes du pays au Burkina Faso vit désormais sous perfusion. Et pourtant, elle est située à seulement 200 km de Ouagadougou par le nord. L’axe Ouaga-Kaya-Djibo aussi appelé la nationale 22 a cessé d’être une route sûre déjà sous le régime du président Roch Marc Christian Kaboré. La ligne d’enfer se situe, selon des témoignages, au-delà de Kaya où commence le règne des djihadistes ; rompus à l’utilisation d’engins explosifs improvisés, et aux embuscades. Les premiers ravitaillement de la ville se faisaient même, faut-il le rappeler, par vols humanitaires.
De fait, depuis 2016 que le groupe Ansarul islam a revendiqué sa première attaque dans la localité, son emprise sur cette province n’a cessé de croitre au rythme des revers militaires de l’armée burkinabè. Au point où, même si la ville n’est jamais tombée aux mains des terroristes, ces derniers n’en contrôlent pas moins les routes qui y mènent, notamment la nationale 22. Djibo est une ville encerclée.
Estimées à quelques 300.000, les populations qui y vivent sont confrontées à d’énormes problèmes auxquels les autorités de la transition n’ont toujours pas trouvé de réponse. Selon certaines indiscrétions, ils sont nombreux qui profitent chaque fois du retour des convois de ravitaillement, sous escorte militaire, pour fuir la ville.
L’écho de la promesse du capitaine Ibrahim Traoré à sa prise du pouvoir le 30 septembre 2022 d’éradiquer le terrorisme au Burkina en 3 mois avait redonné de l’espoir du côté de Djibo où l’on a eu pour lui les yeux de Chimène. Mais voici 20 mois que le tombeur de Paul-Henri Sandaogo Damiba jouit des lambris dorés du palais et que rien n’a changé pour ces pauvres citoyens qui broient toujours du noir. Les villages environnants sont encore déserts parce qu’aucun déplacé interne dans cette localité n’a été réinstallé dans son village depuis 3 ans.
JFF/Informateur.ci