@informateur- Dans une déclaration qui a fait le tour de la toile, Ahoua Don Mello, Ingénieur des Ponts et Chaussée, par ailleurs, vice-président du PPA-CI, a mis à nu le déséquilibre entre les sommes empruntées et les réalisations opérées par le régime Ouattara. Sauf qu’il n’est pas allé au bout de sa dénonciation.
Après de nombreux autres opposants qui ont tenté de détricoter le bilan du RHDP en mettant le curseur sur le niveau d’endettement présumé hyperbolique de la Côte d’Ivoire, c’est au tour de Ahoua Don Mello de passer au pupitre. En effet, dans une publication sur son compte Instagram, l’ancien ministre de Laurent Gbagbo a remis en question l’utilisation des 25 000 milliards de FCFA présumés de la dette de la Côte d’Ivoire. Il a souligné que seulement 3 000 milliards FCFA ont été investis dans des infrastructures. «On a 25 000 milliards de dettes et 3.000 milliards investis dans les infrastructures, le reste est où ?», a interrogé ce fidèle de Laurent Gbagbo.
«Voilà un Etat qui endette sa population avec un montant de la dette qui atteint aujourd’hui à peu près 25.000 milliards FCFA dont on ne voit pas trop à quoi ils ont servi. Puisque les routes, les ponts qu’on nous présente, j’ai lu tout dernièrement la déclaration du ministre des infrastructures, lui-même, il dit que de 2011 jusqu’à aujourd’hui, le total des investissements fait 3.000 milliards, face à un endettement de 25. 000 milliards, c’est-à-dire à peu près 15% de tout ce montant-là. Donc voilà la réalité», a déclaré le représentant des BRICS en Afrique. Il a continué en indiquant que « la question qu’on doit poser à notre gouvernement actuel est de savoir à quoi ont servi les 25 000 milliards FCFA qui plombent l’avenir de toute une population ? ». ‘’C’est vrai, on peut dire qu’aucun pays ne peut se développer sans endettement, mais la meilleure dette, c’est celle qui permet de générer suffisamment de revenus pour rembourser cette dette-là», a-t-il poursuivi.
- Aucun pays ne peut se développer sans endettement…
Et d’assener : «Lorsque vous empruntez de l’argent et que vous dépensez et que ça ne crée pas de la richesse pour rembourser cette dette, c’est que vous avez fait un mauvais investissement. Parce que la dette actuelle se finance par d’autres dettes. Ça veut dire que nous sommes rentrés dans un cycle sans fin d’endettement, dans la mesure où, lorsque les échéances arrivent, ce n’est pas l’investissement que vous avez fait qui génère des ressources pour rembourser la dette, mais il faut aller contracter encore une dette pour venir rembourser la dette encore».
Des critiques auxquelles a prestement répondu un proche du pouvoir qui a estimé que ces chiffres n’étaient pas exacts, puisque la dette n’a pas seulement servi à réaliser des infrastructures routières. «Pour ce qui est seulement de l’électricité, l’Etat a injecté 3 093 milliards FCFA dans la production, le transport, la distribution et l’électrification rurale entre 2011 et 2020», a rétorqué cet analyste.
Au final, on peut affirmer que le débat sur l’endettement de la Côte d’Ivoire que tente, maladroitement, faut-il le déplorer, d’instrumentaliser une certaine opposition est un ‘’non débat’’. Puisqu’il met en lumière, de manière aveuglante et apodictique, la malveillance des opposants. Singulièrement, Ahoua Don Mello qui réduit les investissements opérés par le régime RHDP aux seules infrastructures routières qui auraient absorbé 3000 milliards FCFA, selon lui. Alors qu’il n’y a pas que les routes, les ponts et les échangeurs qui aient été réalisés par le pouvoir en place. Quid des investissements dans le domaine de l’électricité, de l’école, de l’eau potable, des logements, de l’assainissement du cadre de vie, et autres travaux qui entrent en ligne de compte dans le développement d’un pays?
A l’évidence, la sortie de l’ancien ministre de Laurent Gbagbo illustre jusqu’à la caricature la volonté de l’opposition, une certaine opposition, à tout peindre en noir sous le régime RHDP. Comme si la défunte refondation dont il était l’un des caciques a fait mieux que ‘’chanter l’ode à la patrie’’, à la nation, affichant un nationalisme de mauvais aloi qui lui a valu d’être mise au ban de la communauté internationale. Si l’intervention de l’ancien ministre de Gbagbo a pointé un vrai problème, celui de l’utilisation de la dette, elle aura péché par son imprécision. On peut donc parler d’un ‘’pétard mouillé’’. Dommage !
Ousmane MODIBO