@informateur- En révélant sur la chaine cryptée France 24 que c’est Laurent Gbagbo qui a remporté l’élection présidentielle de 2010, l’avocat Robert Bourgi, ancien conseiller occulte de l’Elysée pour l’Afrique, a sans doute voulu s’attirer la sympathie des GOR. Sauf que c’est un exercice à somme nulle.
13 années, différents événements et péripéties plus tard, l’avocat Robert Bourgi se rappelle au bon souvenir des Ivoiriens et des observateurs de la vie politique ivoirienne. En effet, lors de son passage sur la chaine cryptée française qui porte bien son nom, France 24, l’ancien conseiller ‘’occulte’’ de l’Elysée pour l’Afrique sous Nicolas Sarkozy, y allé de ses révélations présumées sur la crise postélectorale qui secoua la Côte d’Ivoire fin 2010 début 2011. ‘’Vous m’offrez l’opportunité de laver ma conscience’’, a lancé Robert Bourgi. Il a décrit son rôle dans les coulisses de la diplomatie franco-ivoirienne à l’époque, marquée par une période trouble dans les relations politico-diplomatiques entre Paris et Abidjan. L’avocat affirme avoir été témoin et acteur des manœuvres politiques ayant conduit à l’éviction de Gbagbo du pouvoir.
- Que vise-t-il à travers cette intervention?
A ce stade des propos de l’ancien ‘’missi dominici’’ de Sarkozy, on peut se poser deux questions. D’un, que vise-t-il à travers ces révélations dont il sait pertinemment qu’elles n’auront aucun effet sur la vie politique ivoirienne, si ce n’est raviver de vieilles rancunes ? De deux, pourquoi si tard ?  A la première, on peut répondre en subodorant que l’homme qui était un peu passé à la trappe ces derniers temps veut faire son intéressant en jouant les ‘’sachants’’. Et quoi de mieux que la crise postélectorale ivoirienne, cette vieille marotte, pour revenir à la surface et sortir de l’oubli où l’avait confiné la politique française où il n’est plus en cours ? On pourrait aussi ajouter que ce n’est pas par hasard, puisque cette intervention controversée coïncide avec la sortie de son dernier livre intitulé ‘’Ils savent que je sais tout, ma vie en Françafrique’’. C’est donc, on le voit, un ‘’dérapage calculé’’. Une sorte de buzz afin de se donner de la visibilité et pouvoir, dans le même temps, faire de la pub à son bouquin.  La réponse à la seconde est donc contenue, on l’aura compris, dans celle à la première. Robert Bourgi veut donc clairement revenir en première page de l’actualité. Sauf que le sujet choisi ne vaut pas tripette. Pour trois fois rien.
- C’est une révélation ‘’mouillée’’
Et pour cause. Parce que c’est une révélation ‘’mouillée’’. D’autant qu’elle n’apporte rien à ce débat éculé jusqu’à la corde, à force d’avoir été tant et tant de fois mené. Il n’a donc rien dit de nouveau. Puisque ce qu’il dit a déjà été soutenu par Laurent Gbagbo et ses partisans. C’est d’ailleurs ce qui les a conduits à se cramponner au pouvoir en 2010, alors que le Certificateur attitré (le représentant du Secrétaire général de l’ONU à l’époque) dont la parole était plus indiquée, en l’espèce, que celle du Conseil constitutionnel, avait donné Alassane Ouattara vainqueur.
Tout comme le Panel des chefs d’Etat de l’Ua dont Laurent Gbagbo lui-même avait sollicité l’avis. Tout ce beau monde avait reconnu la victoire de Ouattara, sauf le Conseil constitutionnel. Mais, plus tard, ce même Conseil, par la voix de celui qui en était le président, Paul Yao N’dré, a reconnu ‘’avoir été possédé par le diable’’. Alors de quoi parle finalement le barbouze Robert Bourgi ? Quelle mouche l’a-t-il piqué ? On peut s’interroger. A raison.
OM/Informateur.ci