@informateur- Au pouvoir depuis 2020 suite à l’éviction d’Ibrahim Kéita dit IBK, les nouvelles autorités maliennes dont le colonel Assimi Goita est la figure de proue, viennent de franchir un palier dans leur volonté de conserver le pouvoir qu’elles avaient pourtant promis de remettre aux civils en mars 2024.
La nouvelle est tombée comme un couperet alors qu’un groupe de partis politiques et d’associations de la société civile s’étaient mobilisés pour demander l’organisation d’élections crédibles et régulières afin d’exiger des autorités militaires qu’elles transfèrent le pouvoir à des civils. En effet, depuis le 10 avril 2024, les autorités de la transition malienne ont frappé de suspension les activités des partis politiques et des associations à caractère politique. Il faut sans doute voir une relation de causalité entre les deux événements. D’autant que le colonel Assimi Goita justifie cette mesure restrictive en excipant de ce que les partis et les associations visés seraient coupables de ‘’discussions stériles’’ et de ‘’subversion’’. Rien que ça !
Et comme si cela ne suffisait pas, la junte militaire a enjoint la presse de ne pas couvrir les activités des entités visées par la mesure de suspension. Aussi, la Haute autorité de la communication (HAC) « invite tous les médias (radios, télés, journaux écrits et en ligne) à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations », peut-on lire dans un communiqué produit par la HAC qui n’a pas précisé à quoi s’exposaient les médias qui contreviendraient à ladite mesure.
- Les autorités maliennes montrent qu’elles veulent confisquer au pouvoir
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec cette décision malheureuse, les autorités maliennes montrent qu’elles ne sont pas disposées à tenir la promesse faite d’organiser l’élection présidentielle dans les meilleurs délais. Faut-il rappeler que cela devait être fait depuis le 26 mars 2024 qui marquait, par la même occasion, le terme de la transition ? Aujourd’hui, l’on peut affirmer que le Mali vogue allègrement vers des récifs dangereux avec des autorités illégales qui s’arrogent tous les pouvoirs, y compris celui de décider de faire taire toute voix dissonante et de couper toute tête qui dépasse. C’est bien triste. De quoi se demander à quoi jouent donc Assimi Goita et ses camarades?
Pour sûr, le Mali se trouve dans une impasse. Par la faute, faut-il le déplorer, de personnes avides de pouvoir qui ont profité de la lutte contre les djihadistes pour prendre en otage un pays déjà fragilisé par de graves turbulences politiques.
OM/Informateur.ci