@informateur- Après un séjour de deux semaines en France, le président ivoirien Alassane Ouattara a regagné son pays le dimanche 1er septembre 2024. Un séjour marqué par le dîner que le couple Macron a offert au couple Ouattara deux jours avant, soit le vendredi 30 août. Les deux Chefs d’État – dont le dernier entretien avant ce moment de partage remontait au mardi 21 novembre 2023 à l’Élysée, en France – ont pris un » dîner amical » en compagnie de leurs épouses, Brigitte Macron et Dominique Ouattara. C’est tout pour la raison officielle de cette rencontre.
On sait que de coutume, Macron reçoit ainsi Ouattara à dîner. Mais qu’ont bien pu se dire le président français, à ce moment là occupé à chercher son prochain Premier ministre, et son hôte ivoirien qui était à Paris depuis le 15 août 2024? Personne ne doute que les deux Chefs d’État se sont parlé au-delà de l’aspect frugal de cette rencontre. Et il va sans dire que les sujets entre les deux ne manquent pas. On peut penser que si les relations entre la Côte d’Ivoire et la France en ce qui concerne la coopération bilatérale a pu meubler principalement leurs échanges, ils avaient forcément présents à l’esprit d’autres sujets. Impossible pour les observateurs de ne pas penser à l’élection présidentielle ivoirienne qui se tiendra juste dans un an. En 2025.
Dans un pays où l’équation électorale n’est jamais simple, le scrutin à venir suscite depuis bien longtemps des interrogations, voire des inquiétudes. La question de l’éventuelle candidature de Ouattara pour un quatrième mandat. Le dossier de l’éligibilité de l’ancien président Laurent Gbagbo qui a été radié de la liste électorale pour avoir été déchu de ses droits civiques suite à sa condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne dans le procès dit du casse de la BCEAO pendant la crise postélectorale de 2010-2011. Le débat sur la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) réclamée par l’opposition et les griefs à l’encontre du parti au pouvoir sur la crédibilité du processus électoral dans son ensemble. Macron et Ouattara ont-il évoqué ces questions? Rien n’a filtré de leurs échanges à l’occasion du dîner et nul ne peut l’affirmer.
Mais on ne peut s’empêcher de rappeler que le président français, s’il a apporté son soutien à Alassane Ouattara dans le débat sur sa candidature à l’élection présidentielle de 2020 après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, a aussi prôné la transmission du pouvoir à la » jeune classe politique ». Qui plus est, au sortir de la crise électorale de 2020 en Côte d’Ivoire, Macron avait appelé son homologue ivoirien à tendre la main à l’opposition pour sceller la réconciliation nationale. Un appel intervenu avant le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire en juillet 2021, suite à son acquittement définitif par la Cour pénale internationale (CPI).
On ne peut pas parler d’ingérence de la France dans les affaires internes ivoiriennes. On sait tout simplement que la France et ses partenaires de l’Union européenne (UE) apportent un soutien financier non négligeable dans le cadre du processus électoral en Côte d’Ivoire, depuis l’amorce de la reconstruction post-crise. C’est pourquoi l’UE fait partie des observateurs des élections en Côte d’Ivoire, avec la CEDEAO et les organismes sous-régionaux et internationaux spécialisés. On comprend que Paris se préoccupe du bon déroulement des élections en Côte d’Ivoire. Quoi qu’il en soit, après le dîner, Macron et Ouattara sont retournés à leurs occupations respectives.
DL/informateur.ci