@informateur- Les prestations plutôt décevantes des Eléphants de Côte d’Ivoire à cette Coupe d’Afrique des nations, la 34è du genre, n’est pas sans conséquence pour la Fédération Ivoirienne de Football et ses dirigeants. Déjà , des voix s’élèvent, ici ou là , pour réclamer la tête du président de la faitière, Yacine Idriss Diallo, qui marche désormais sur des œufs. Et ce n’est rien de le dire.
Premier compartiment comptable de la prestation d’une équipe, qu’elle soit privée ou nationale, l’encadrement technique est toujours le premier à répondre de la qualité du jeu des athlètes. C’est pourquoi, suite aux résultats désastreux enregistrés par les Éléphants de Côte d’Ivoire à la 34è édition de la Coupe d’Afrique des nations qu’organise le pays de Didier Drogba, le premier à payer la note a été le sélectionneur national Jean-Louis Gasset dont la tête a roulé sur le billard 48h après la déroute des coéquipiers de Serge Aurier face aux Equato-guinéens qui les ont atomisés (0-4). Ainsi, le sélectionneur français de l’équipe nationale, Jean-Louis Gasset et son adjoint Ghislain-Marie Joseph Printant ont été démis de leurs fonctions le mercredi 24 janvier. Le président de la FIF et son Comité exécutif ont mis fin à leurs contrats « pour résultats insuffisants, conformément au contrat d’objectif qui les liait à la FIF », précise le communiqué qui a annoncé le limogeage du successeur de Patrice Beaumelle. Après le départ du technicien français, c’est l’un de ses adjoints, l’ancien international ivoirien, Emerse Faé, qui a pris sa place sur le banc de touche des Eléphants. C’est à ce dernier que revient donc la lourde charge de qualifier les Ivoiriens pour les quarts de finale. Mais, avant, il faudra passer l’obstacle sénégalais qui se dresse devant eux. Ce sera le lundi 29 janvier prochain sur le Stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro. Faé pourra-t-il réussir ce sacré challenge? C’est la question que se posent les 28 millions d’Ivoiriens qui ont douté après la défaite face à la Guinée Équatoriale avant de continuer à y croire suite au repêchage de la dernière minute rendu possible par la règle des 4 meilleurs 3ès de la phase de poules.
- Qui est donc Faé Emerse ?
Après avoir mis fin à sa carrière internationale de footballeur le 1er février 2012 à la suite de phlébites à répétition, Emerse Faé entame une carrière d’entraîneur. Lors de la saison 2012-2013, il intègre le Centre de formation de l’OGC Nice afin de passer ses diplômes d’entraîneur de football. Après trois saisons aux côtés d’Alain Wathelet, responsable des U17 Nationaux, il en devient l’entraîneur principal en 2015. Il est titulaire du DES (Diplôme d’État Supérieur mention Football) et à la suite, il est promu coach des U19 Nationaux du Gym lors de la saison 2018-2019. En mars 2020, il obtient le BEFF (Brevet d’Entraîneur Formateur de Football). Le 8 juillet 2021, Émerse Faé est nommé entraîneur de l’équipe réserve du Clermont Foot 63, évoluant en National 37. Depuis 2022, il est choisi comme le sélectionneur de l’équipe espoir de Côte d’Ivoire. Avec lui, les Eléphanteaux (U23) se font éliminer par leurs homologues du Mena du Niger dans le cadre des éliminatoires de la CAN de leur catégorie.  Il a cumulé ce poste avec celui d’adjoint des Éléphants, aux côtés de Jean-Louis Gasset qui vient de rendre le tablier.
- Faé Emerse ne sera pas seul
Faé sera aidé dans sa tâche par Gouamené Alain et Guy Demel. Mais, chacun sait bien que c’est un pis-aller et qu’il faudra bien songer à donner aux Eléphants de Côte d’Ivoire un entraineur digne de leur rang. C’est le lieu, justement, de revenir sur le choix de Jean Louis Gasset qui vaut aujourd’hui à l’équipe nationale une humiliation grandeur nature avec cette déroute face à celle de Guinée Equatoriale qui n’est pourtant pas au-dessus d’elle en termes de palmarès et de parcours. Alors, pourquoi Yacine Idriss Diallo a-t-il porté son choix sur le technicien français pourtant inconnu au bataillon des grands de sa corporation ? La question reste posée. Néanmoins, on ne décriera jamais assez la légèreté avec laquelle ce choix a été opéré. Faut-il rappeler que Jean Louis Gasset était l’un des moins cotés parmi ceux qui ont postulé à la succession de Patrice Beaumelle, l’ancien coach des Eléphants dont le contrat a été résilié ?  Il y avait sur la liste des prétendants un technicien comme Hervé Renard, vainqueur de la CAN 2015 avec les …Eléphants de Côte d’Ivoire après avoir remporté ce trophée avec l’équipe de Zambie en 2012. Alors, pourquoi ce grand homme a-t-il été snobé au profit d’un illustre inconnu sans le moindre palmarès, sinon qu’il a été second de Laurent Blanc au temps où celui-ci était le sélectionneur des Bleus de France ?
- Le banc de touche des Éléphants est à nouveau vide
En tout état de cause, au moment où le banc de touche des Pachydermes ivoiriens est à nouveau vide et que va s’ouvrir la succession de Gasset, il est bon, il est utile que la FIF sache qu’elle n’a plus le droit de prendre n’importe qui pour chauffer le banc de touche des Eléphants. Ces derniers méritent un sélectionneur de gros calibre. En tout cas, quelqu’un qui peut justifier d’un parcours honorable et d’un prestige certain. Alors, pourquoi pas un José Morhino dont chacun connait le palmarès et l’aura ? Le choix du technicien portugais aux ‘’mille trophées’’ est d’autant plus intéressant qu’il apportera vraiment une plus-value à l’équipe nationale ivoirienne qui a besoin d’un vrai entraineur pour porter encore plus haut l’oriflamme de la Côte d’Ivoire présentée comme une puissance footballistique depuis l’éclosion de la génération des Drogba, Yaya Touré, Aruna Dindané, Kolo Touré et autres Gervinho qui ont fait honneur à la patrie par les prestations. Il y a aussi un autre grand coach qui pourrait faire l’affaire des Eléphants. Il s’agit du sélectionneur italien Carlo Anceloti qu’on ne présente plus.
D’aucuns évoqueront des questions de moyens qui pourraient faire défaut pour le recrutement d’un entraineur de renom. Mais ce serait un faux débat, puisque Jean Louis Gasset était payé à plus de 70 millions FCFA. Et pour quel résultat ? En 20 mois, il aura coûté plus d’un milliard FCFA aux contribuables ivoiriens. Il est douteux qu’un grand technicien touche beaucoup plus. Dans tous les cas, la Côte d’Ivoire a suffisamment de ressources pour se payer le luxe de recruter un grand entraineur. Ce n’est pas un débat. Surtout sous Alassane Ouattara qui met un point d’honneur à faire de son pays une référence en Afrique et dans le monde. Ce serait donc lui faire injure que de faire venir des techniciens de seconde zone pour coacher l’équipe nationale qui est l’un des symboles de la souveraineté de ce pays phare de la sous-région ouest-africaine. C’est en cela que la présence de Jean Louis Gasset sur le banc de touche des Eléphants constituait une incongruité. La suite l’a prouvé. Hélas !
Aux dernières nouvelles, la FIF a sollicité la Fédération française de football (FFF) pour qu’elle lui prête le technicien Hervé Renard pour qu’il termine la CAN 2023 avec les Eléphants. Cette requête qui allait dans le bon sens a buté sur le refus de la FFF qui a mis en avant des considérations financières auxquelles n’aurait pas fait droit la FIF. Dommage !
Ousmane MODIBO
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