Informateur.info- La grogne est encore sourde. Mais pour combien de temps. En effet, depuis la publication en Conseil des ministres du 01 juin 2016 à Ouagadougou, de la liste des 92 membres ayant en charge la rédaction de la nouvelle constitution burkinabè, ils sont nombreux à s’interroger, à juste titre d’ailleurs, comment ces hommes et ces femmes ont été choisis. Quels sont les critères qui ont prévalu au choix des membres de cette commission ? Ce questionnement est d’autant pertinent qu’au sein de la diaspora, il trouve que les choix faits surprennent plus d’un.
C’est le cas en Amérique du Nord où un délégué CSBE s’est plaint dans une déclaration, et c’est aussi le cas en Côte d’Ivoire. C’est que sur la liste publiée, c’est Souleymane Sawadogo qui représente la diaspora burkinabè en Côte d’Ivoire. Un nom, il faut le dire, qui ne renvoie à aucune référence dans la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire de passé, ni de parcours. Non pas que l’homme n’est pas qualifié. Loin de là, c’est un bon intellectuel. Seulement, ce n’est pas son intellect qui est ici remis en cause, mais le fait qu’il n’émane d’aucune structure représentative, encore moins d’un choix consensuel. Et on ne le reconnaît aucun haut fait dans cette communauté. A part, dit-on, qu’il entretient d’excellents rapports à titre privé avec les autorités diplomatiques. Notamment, Jean Kléna Ouattara, le chargé d’affaires de l’Ambassade du Burkina Faso en Côte d’Ivoire.
Il aurait été bienséant que Jean Kléna Ouattara convoque la communauté (s’il avait du respect pour elle) pour lui donner l’information qu’un membre de la diaspora devrait être désigné pour intégrer la commission constitutionnelle. Jean Kléna Ouattara aurait dû également expliquer le mode de désignation (si cet homme avait le sens de la democratie) à la communauté. Enfin, cet agent de l’Ambassade (s’il avait de la considération pour la communauté) aurait pu au moins l’informer qu’il a usé de son pouvoir discrétionnaire (s’il en a un) pour choisir Sawadogo Souleymane afin que ce dernier représente la diaspora dans ladite Commission. Que non ! « J’ai fais mon choix, une fois que le Conseil des ministres l’aura validé c’est fini », s’est-il sans doute dit depuis son bureau au 5 é palier de l’immeuble Sidam au cœur du Plateau. Et c’est ce qui s’est passé. Puisque, c’est le 1er juin dernier que la plus forte communauté étrangère en Côte d’Ivoire découvre la forfaiture. Ce qu’on pourrait, raisonnablement, qualifier de la foutaise de Jean Kléna Ouattara. Ce Monsieur aurait choisi un délégué au Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Etranger (CSBE) que personne n’aurait trouvé à redire, dans la mesure où ces membres sont l’émanation d’une élection. Quand bien même leur mandat a expiré, ils jouissent toujours de l’onction, tant que les autorités n’auront pas organisé de nouvelles élections. Pourquoi le sieur Kléna est allé chercher parmi ses amis un représentant de la communauté ? Il faut que cette communauté lui demande des comptes ici et maintenant.
Même le Consul Général d’Abidjan, Daouda Diallo qui recevait, samedi dernier, la communauté pour la 1ère fois, n’a pas pu répondre à la question qui lui a été posée sur cette affaire. Renvoyant la communauté vers Jean Kléna Ouattara pour étancher sa soif de savoir. Les faits sont-là, il appartient à la communauté de se faire respecter. Et tant sa grogne restera sourde, Jean Kléna Ouattara sera tenté la prochaine fois de refaire la même chose. La même foutaise. A bon entendeur salut !
Jean François Fall