@Informateur- Dans un post qu’il a publié sur sa page Meta, le Pema Neya, président du Cadre d’Action pour la Patrie (CAP) rappelle un pan de sa vie en Côte d’Ivoire à une époque où le Burkinabè était moqué pour ne pas dire raillé. Pour autant il n’en était nullement ébranlé. C’est pourquoi, il exhorte ses compatriotes à assumer leurs origines et d’en être fiers. Ci-dessous l’intégralité de son post.

«Qui que vous soyez dans n’importe quelle partie de la terre, peu importe votre classe sociale, si vous n’assumez pas vos origines, elle sera utilisée contre vous! Vous aurez honte de vous, vous aurez toujours mal. Vos enfants en souffriront.

Au lycée en Côte d’Ivoire, j’ai vu plusieurs amis qui avaient une certaine gêne quand on leur appelait Burkinabè ou « Mossi », ils s’en voulaient d’être d’origine Burkinabè certainement à cause de certaines méchancetés racontées sur les Burkinabè par de petits esprits qui avaient fini par designer l’appellation « Burkinabè » comme injure.

Certains se cachaient certainement pour des raisons de sécurité, la triste histoire entachée de brutalités de la carte des séjours et les malentendus entre Burkinabè et autochtones dans certaines régions ont laissé  des séquelles et de traumatismes dans les esprits de beaucoup de Burkinabè en Côte d’ivoire.

Le tout, ajouté à la longue crise ivoirienne où la responsabilité de l’Etat Burkinabè a été mise en cause par certains camps dont les partisans n’ont pas su faire la différence entre l’État Burkinabè et les citoyens Burkinabè qui vivent depuis toujours en Côte d’Ivoire dont certains sont devenus légalement ivoiriens et qui contribuent à leur manière à l’essor de ce pays.

Je me souviens une fois, une amie m’avait demandé en Côte d’Ivoire si j’étais Burkinabè, j’ai répondu oui quelques minutes plus tard elle me présente ses excuses si jamais j’ai été offensé par le fait qu’elle me demanda si j’étais « Burkinabè » j’avoue que cette excuse et son sous-entendu m’ont frustré.

Mais je savais que certains utilisaient le mot « Burkinabè » où « Bouki  » comme injure, j’ai donc compris l’excuse de l’amie. Mais je n’ai jamais été gêné par mes origines au contraire j’en étais très fière, et je le suis encore plus aujourd’hui. Mes amis du lycée le savent quand bien même que j’avais un Morée bancal j’en parlais en classe, et au lycée. Bien sûr, cela mettait mal à l’aise certains frères qui voulaient garder leur origine en secret etc.

Il faut cependant reconnaître, que nous avons eu beaucoup d’amis ivoiriens, d’enseignements ivoiriens qui nous ont toujours montré toute la fierté d’être Burkinabè des ivoiriens qui ont été marqués par Sankara, Norbert Zongo, Ki Zerbo. Beaucoup avaient obtenu leur Bac au Burkina sous l’ère de Sankara…Mais cela n’a pas suffi pour susciter la fierté des Origines chez certains des nôtres.

Aujourd’hui encore, je connais pleins de jeunes Burkinabè qui n’ont toujours pas une certaine fierté de mettre leur nom à l’état civil sur leur profil Facebook.

Cependant, il faudra dissocier les origines et la nationalité. On peut avoir toute les nationalités que l’on désire mais vos origines resteront uniques pour l’éternité. Vous ne pouvez rien y changer autant s’en accommoder. Assumez vos origines.

Notre ambassade en Côte d’Ivoire doit travailler à faire davantage connaître les merveilles de notre pays aux Burkinabè et à certains de nos frères ivoiriens cela pour réussir le grand pari de l’unité africaine gage d’un développement harmonieux pour tous.

Soyez fiers de vous et plus personne n’osera utiliser votre origines pour vous offenser».