@informateur- Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ne pardonne pas à la France et à son président Emmanuel Macron d’avoir demandé l’arrêt des livraisons d’armes à Tel-Aviv, au vu des massacres commis par Tsahal à Gaza et au Liban. Des livraisons d’armes jugées inacceptables par le Chef de l’État français. Les ressentiments et la frustration de Nethanyahu vis-à-vis de Paris ont été trahis par un incident diplomatique survenu le jeudi 7 octobre 2024 à Jérusalem.
En effet, lors de la visite du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot à Jérusalem, deux (2) gendarmes français qui assuraient sa sécurité ont été arrêtés par des policiers israéliens, avant d’être relâchés peu après. Ces policiers israéliens sont entrés sans avoir y été autorisés sur un site historique appartenant à la France à Jérusalem. Il s’agit de la mosquée d’Eléona, un site faisant partie du domaine national français en Israël depuis l’Empire Ottoman au 16e siècle. Les policiers israéliens sont entrés dans la possession française sous le prétexte que la protection des personnalités politiques de marque en visite à Jérusalem est du ressort de la police israélienne. Un argument rejeté par Paris qui affirme que la sécurité dans les enceintes de ses possessions est exclusivement du ressort de la France.
Après l’incident diplomatique, le ministre Barrot a protesté et l’Élysée envisage de convoquer l’ambassadeur d’Israël en France pour lui faire part de son mécontentement. Car la France ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur ses sites. Faut-il le savoir, la France dispose de possessions à Jérusalem dont le statut est historiquement reconnu mais autour duquel l’État hébreu crée souvent des tensions. Ce sont plusieurs terrains et bâtiments principalement occupés par la communauté chrétienne et placés sous la protection de la France, aux termes des accords historiques entre le Sultanat Ottoman et le Royaume de France, relativement à la protection de la Terre Sainte. Par-delà la polémique sur le fait que ces lieux saints français ne sont pas des entités diplomatiques du point de vue de la convention de Vienne, on compte à Jérusalem quatre possessions françaises sous le contrôle du Consulat général de France à Jérusalem. Il s’agit du monastère d’Abou Gosh à Jérusalem Ouest, le Tombeau des Saints à Jérusalem Est, l’Église Sainte Anne dans la vieille ville et la mosquée d’Eléona sur le Mont des Oliviers, ainsi que des écoles et des hôpitaux.
DL/informateur.ci