@informateur-Au milieu des massacres des populations civiles des pays arabes du Proche-Orient par l’armée israélienne sous le prétexte de viser le Hamas et le Hezbollah, le président français Emmanuel Macron est à féliciter, quoi que l’on puisse penser de la position de Paris dans ce conflit. Le Chef de l’État français a eu l’heureuse initiative d’inviter près de 80 pays et organisations diverses de par le monde, pour une »Conférence internationale sur le Liban » ce jeudi 24 octobre 2024 à Paris. Les points à débattre ont porté sur les aspects humanitaire et politico-diplomatique de la situation au Liban. Mais pour quel résultat?
Au niveau humanitaire, on sait que l’ONU, impuissante face au drame vécu par les populations libanaises sous les bombes de Tsahal, a évoqué un besoin urgent de 400 millions de dollars au moins, pour venir en aide aux personnes en détresse, notamment les centaines de milliers de déplacés et de blessés qui manquent de tout dans les décombres des quartiers détruits, les hôpitaux, les camps de réfugiés et les abris de fortune au Liban. Macron a donc pris les devants pour organiser une levée de fonds en vue de venir en aide au peuple libanais. Mais pour cela, il faut le souligner, Paris ne peut rien attendre des États-Unis et de l’Union européenne (UE).
En effet Washington et Bruxelles (à travers l’OTAN) consacrent actuellement toutes leurs ressources, qui à fournir des armes à Israël, qui à équiper militairement et soutenir financièrement l’Ukraine face à la Russie. Le bloc occidental ne pourra donc certainement pas apporter toute l’aide attendue dans l’élan humanitaire au Liban. En réalité, Macron compte principalement sur les pays du Golfe, en particulier l’Arabie Saoudite et le Quatar. Pour ne pas dire que les espoirs de Paris reposent sur Riyad et Doha qui sont effectivement en mesure d’apporter un soutien conséquent. Cependant, pour donner l’exemple, Macron a annoncé lors de la conférence, le déblocage par la France de 100 millions d’euros en guise d’aide humanitaire au Liban. Heureusement, à la suite de la France, l’Allemagne a aussi fait savoir qu’elle octroie près de 90 millions d’euros au Liban. Des gestes à saluer en attendant les appuis qui arrivent au fur et à mesure.
Mais le problème au plan humanitaire est que l’armée israélienne bloque l’accès à l’aide humanitaire et aux secours d’urgence aussi bien à Gaza qu’au Liban. Tsahal tente depuis le début de la guerre de chasser les missions onusiennes et les organisations internationales humanitaires des territoires palestiniens et du Liban où il a récemment tenté d’intimider, sur fond de menace, la Force intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL) en forçant ses positions, pour l’amener à partir de ce pays. Heureusement sans succès. La FINUL ayant clairement signifié à Netanyahou qu’elle ne bougerait pas du Liban. La question se pose donc : même si un fonds important venait à être levé pour apporter une aide humanitaire conséquente aux populations sinistrées du Liban, à quoi pourrait-il être utile s’il ne peut servir du fait du blocage de l’aide humanitaire par l’armée israélienne? Il faut espérer que la Conférence internationale de Paris sur le Liban donne une réponse, ce jeudi, à cette pertinente question.
Concernant le volet politico-diplomatique de la situation au Liban, entre autres points, Macron a toujours appelé à un cessez-le-feu en vue de ramener la paix au Proche-Orient par la négociation. Mais il est certain qu’à cette conférence personne ne croit à un arrêt des bombardements israéliens à Gaza et à Beyrouth. La seule force qui pourrait contraindre Netanyahou à mettre fin aux massacres de Tsahal au Proche-Orient, et donc au Liban, serait une position internationale commune, ferme et contraignante, vis-à-vis de Tel-Aviv.
DL/informateur.ci