Le Suisse Joseph Blatter, réélu président de la Fédération internationale de football (Fifa) le 29 mai, a annoncé qu’il démissionnait de ses fonctions, ce 2 juin 2015 lors d’une conférence de presse à Zurich. Cette décision fait suite aux nombreux scandales de corruption qui éclaboussent la Fifa depuis le 27 mai.
Revirement incroyable dans le feuilleton-roman qui agite la Fédération internationale de football (Fifa) depuis le 27 mai dernier et l’arrestation en Suisse de plusieurs personnalitésde ce sport. Le président de la Fifa depuis 1998, Joseph Blatter, a annoncé sa démission, ce 2 juin 2015 à Zurich, cinq jours après avoir été réélu pour un cinquième mandat. « Je vais convoquer un congrès extraordinaire et remettre mon mandat à disposition », a lâché le Suisse, qui semblait hermétique à toutes les polémiques et accusations.
Ce dernier était en effet très contesté suite à de nombreux scandales financiers et de corruption au sein de la Fifa, ainsi qu’au sein de ses confédérations et fédérations nationales affiliées. « Même si j’ai été réélu, je n’avais pas le soutien de tout le monde », a réagi l’intéressé. Lors d’une conférence de presse improvisée au siège de la Fifa, il a ajouté : « L’élection est finie mais les défis qui attendent la Fifa ne le sont pas. La Fifa a besoin d’un profond remaniement.»
Sepp Blatter, 79 ans, en poste depuis 1998, a indiqué qu’il convoquait un congrès extraordinaire, sans doute entre décembre 2015 et mars 2016. « Je vais continuer à exercer mes fonctions d’ici là, et je suis désormais libre des contraintes d’une élection, a-t-il précisé.Je vais me concentrer pour engager des réformes ambitieuses ».
« La bonne décision », selon Michel Platini
Constant Omari, le président de la Fédération congolaise a pris la défense du démissionnaire : « C’est une décision surprenante dans la mesure où j’ai quitté Zurich, après la réunion du Comité exécutif de la Fifa […] et, au regard de l’ambiance qui régnait, rien ne laissait présager qu’il allait prendre cette décision. » Il a ajouté : « Sepp a toujours été quelqu’un de combattif. Lors du Congrès, il l’était encore davantage car, il en connaissait les enjeux. A aucun moment, je n’avais pressenti qu’il était ébranlé… »
« Ça a été une décision difficile, une décision courageuse et la bonne décision », a réagi Michel Platini, le président de l’Union des associations européennes de football (Uefa). Le Français, qui avait soutenu l’unique rival de Blatter, le Jordanien Ali ben Al Hussein, avait appelé le Suisse à la démission, avant le congrès électif de la Fifa du 29 mai.
Le prince Ali, qui avait poussé Blatter à un deuxième tour lors de cette élection, sera à nouveau candidat, a fait savoir un vice-président de la Fédération jordanienne. Cette décision de Joseph Blatter intervient quelques heures après que le New York Times ait mis en cause le Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la Fifa. Le quotidien américain accuse le bras droit de Blatter d’avoir effectué un virement de 10 millions de dollars sur le compte de Jack Warner, l’ancien président de la Concacaf (Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes). Le Trinidadien est impliqué dans plusieurs scandales financiers et de corruption.
Propos de Constant Omari recueillis par Antoine Grognet,
Sources RFI