Zinsonni Marcel : « Nous ferons en sorte que le vote de la diaspora soit une réalité en 2020»

Informateur.info- Secrétaire Général des ressortissants de la Province du Boulgou en Côte d’Ivoire et vice-président du Collectif des Associations et Mouvements de jeunesse burkinabé en Côte d’Ivoire, Marcel Zinsonni commente les dernières actualités de son pays, le Burkina Faso. Entretien.

Comment avez-vous vécu depuis la Côte d’Ivoire les attaques terroristes à Ouagadougou ?

Permettez avant tout que je présente mes sincères condoléances aux familles endeuillées, au gouvernement Burkinabé ainsi qu’un prompt rétablissement aux blessés. C’est un acte ignoble qui a été perpétré contre des innocents et contre un pays qui vient à peine de sortir d’une transition. Je voudrais saluer la riposte qui a été menée par les forces de défense burkinabé et dire que cette situation devrait être une occasion pour les autorités de mieux organiser la sécurité des Burkinabè.

Beaucoup ont voulu voir dans ces attaques des liens avec le départ du Président Blaise Compaoré. Partagez-vous cette opinion?

Il serait hasardeux d’être affirmatif sur cette question. Cela dit il est reconnu par tous qu’après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, le Burkina Faso était devenu un pays vulnérable. Un pays n’est jamais au mieux de sa forme dans une transition. Avec la dissolution du régiment de sécurité présidentielle (RSP), il y a un vide que les autorités devraient veiller à combler. Il incombe aux nouvelles autorités d’apporter une réponse sécuritaire rassurante au peuple burkinabé.

L’un des sujets qui fâchent présentement entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, c’est l’affaire des écoutes téléphoniques qui engendre des tensions. Votre réaction ?

Pour le problème des écoutes téléphoniques, tout ce qui a pu être dit ou entendu ça et là, tant qu’on ne nous apporte pas la preuve de leur authenticité, je pense que cela relève de la spéculation. Je voudrais surtout rappeler que les personnes mise en cause sont des amis de longues dates. Il est donc facile d’accuser. Mais puisque c’est une décision de justice avec l’émission du mandat d’arrêt, je préfère ne pas la commenter et soutenir la voie diplomatique pour son règlement comme le Président Ouattara le préconise.

Une rumeur avait aussi couru faisant étant d’une attaque de la frontière nord de la Côte d’Ivoire par l’armée burkinabé. Qu’en est-il exactement ?

Pour la question de l’attaque de l’armée Burkinabé à la frontière Nord de la Côte d’Ivoire et le positionnement de ses troupes, ce sont de fausses informations. Peut-être que le but était de créer des tensions au sein des populations. Aussi, j’attire l’attention des Burkinabè de la diaspora à rester souder et sereins afin de permettre que cette cohésion qui existe entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso puisse se consolider.

Certains de vos compatriotes ont apporté leur soutien au Président de l’Assemblée nationale. Soutenez-vous cette prise de position ?

Je parlerai plutôt de manifestation d’intérêt pour ce dossier et c’est à juste titre parce que la diaspora burkinabè en Cote d’Ivoire revient de loin. Dans la crise que nous avons vécu en Côte d’Ivoire nous avons perdu plus de 300 burkinabè, parfois brûlés vifs. Vous n’en voudrez pas aux survivants de soutenir celui dont le combat les a libérés. S’il est aujourd’hui de l’intérêt des nouvelles autorités burkinabé de condamner Guillaume Soro, il est également par reconnaissance pour nous de le soutenir. Le Burkina Faso doit tout simplement mettre balle à terre.

Le vote de la diaspora en 2020, pensez-vous que cela puisse être enfin une réalité ?

C’est une question essentielle pour nous. Notre participation politique sera une réalité en 2020 parce que rien, absolument rien ne pourra justifier son report. Nous avons longuement prouvé notre patriotisme pour le Burkina Faso. Bientôt nous allons nous organiser pour jeter déjà les bases de cette réalité pour 2020. Nous ferons en sorte que le vote de la diaspora soit une réalité en 2020.

Propos recueillis par Hugues Amari

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