Informateur.info- Représentant du Réseau des écoles et associées de l’UNESCO en Côte d’Ivoire, formateur en projet au sein de l’UNESO et encadreur des jeunes volontaire pour l’UNESCO, M. Léon Rivière a bien voulu se prêter aux questions de Informateur.info. Entretien.
Quel bilan d’activité faites-vous de l’année écoulée?
Étant donné que nous travaillons par binnium (Ndlr : chaque deux ans), je peux dire que le bilan de ces deux dernières années a été positif. Dans ma stratégie je ne me focalise pas sur les moyens financiers parce que je me dis que l’Homme est capable de tout faire avec son intelligence, en travaillant dans un réseau et en mutualisant nos efforts pour pouvoir atteindre des objectifs. Je pense qu’avec tous les jeunes engagés pour leur pays et pour l’Afrique. Cet engagement m’a motivé et on a pu obtenir un bilan positif.
Néanmoins avez-vous des points à revoir pour l’année en cours ?
Oui. Aujourd’hui il ya assez de points à revoir. Au niveau de l’appui institutionnel, en me référant à la jeunesse, il n’ya pas de cadre d’expression et on ne les écoute pas suffisamment. Les points à revoir c’est de permettre l’appropriation et de faciliter l’émergence de ces jeunes qui ont du génie et du talent. Nous comptons créer un centre d’incubation. L’Etat a lancée des initiatives qui sont très louables mais il ya le problème du « comment ?». Aussi, il faut tenir compte que plus 51% de la population est analphabète. C’est vrai qu’on a défini la jeunesse par rapport à l’âge, c’est 16 – 35 ans selon la loi de 1972. Mais à l’intérieur de cette tranche, il ya tous ces jeunes qui n’ont pas connu de parents, ces jeunes-là qui n’ont jamais vécu dans un cadre. Ce sont ces jeunes que nous devons encadrés qui représentent près de 79 % de la population ivoirienne. Quand nous faisons une projection, nous pouvons dire qu’il ya du boulot. Aujourd’hui, il faudrait faire du lobbying au niveau des institutions pour un appui.
Concrètement qu’est ce que l’UNESCO a apporté à la Côte d’Ivoire depuis la fin de la crise postélectorale ?
En tant que coordonnateur national du Réseau des écoles associées, après les différentes crises successives, l’UNESCO a apporté un appui au Ministère de l’éducation national à participer à l’élaboration de toutes les stratégies de la politique éducative en Côte d’Ivoire. L’UNESCO (Réseau des écoles et associées) aussi travaille en amont au niveau des politiques et en membrane avec des structures. L’UNESCO n’est pas une structure de financement mais en termes d’apport, de normalisation, de certification au niveau de nos diplômes, au niveau des normes, je pense que l’UNESCO a apporté beaucoup à l’Etat de Côte d’Ivoire. Quant à la jeunesse, au niveau du binium passé, nous avons formé près de 10 000 jeunes gratuitement en entreprenariat. Il serait bon dans les politiques d’accès toutes les structures soient beaucoup plus collégiale.
Quels sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés sur le terrain ?
Chez nous, il n’ya pas de difficultés. Il ya plutôt des défis.
Quels sont les perspectives pour cette nouvelle année ?
Nous avons constaté que plusieurs jeunes n’ont pas d’esprit de créativité, de vision et manquent de moyens. Nous sommes entrain de les former pour créer un centre d’incubation. Un centre d’incubation assez large. Nous allons faire l’effort d’équiper une salle de sorte que le matériel ne manque pas à un jeune pour pouvoir s’exprimer. Nous allons essayer de mutualiser leurs compétences. Ils travailleront en Co-working. A notre siège, nous avons déjà aménagé un local où ils pourront travailler. En termes de technique de mobilisation, nous voulons apporter un soutien à l’Etat en créant des volontaires dans certains domaines. C’est aussi de pouvoir les former. De leur montrer les métiers futurs et les métiers qui vont disparaitre pour rester dans l’esprit de l’Union Africaine qui a défini la vision 2065 tout en passant par l’émergence 2020.
Parlant du centre d’incubation s’inscrivant dans la vision de l’UNESCO, est ce que la réalisation de ce projet est sur la bonne voie ?
Oui bien sûr. La première étape c’était de pouvoir mettre les jeunes en confiance et aujourd’hui ils sont déterminés. Ils ont une vision et ils n’ont pas le droit d’échouer parce que pour eux même et leurs familles. Ce centre facilitera la tache aux différentes personnes en toute gratuité.
Comment bénéficier de ce centre d’incubation ?
Nous avons une équipe que nous appelons les jeunes experts de l’UNESCO qui ont reçu une formation assez pointue. Ces jeunes accompagneront d’autres jeunes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Nous allons accompagner le gouvernement dans son action d’entreprenariat avec le concours de nos différents partenaires. L’avantage au niveau de toutes les étapes nous accompagnerons les jeunes gratuitement.
Trois chefs d’établissements ont été révoqués suite à des recrutements parallèles. Comment peut-on endiguer ce fléau ?
Tout ce que nous voyons ce sont les conséquences. Le véritable problème se trouve à la racine. C’est la moralisation de toute une société. Ces gestionnaires s’ils l’ont fait c’est parce qu’ils n’ont pas compris leur rôle important dans la société. Ils ne mettent pas l’intérêt de la nation au devant. A notre niveau, c’est de notre devoir de donner d’autres horizons à ces gestionnaires. Cela m’emmène a dire que dans nos administrations, on doit pouvoir améliorer nos procédures avec des audits internes et externes.
Un appel à lancer?
Je pense que tous doit avoir accès à l’éducation, à l’information. Nous devons mettre l’Homme au centre de tout. Nous devons revenir à certaines valeurs traditionnelles où on considérait l’Homme. Si l’Homme n’est pas considéré, ce n’est pas l’environnement.
Propos recueillis par Hugues Amari
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