@informateur- En Tunisie, l’atmosphère politique est des plus moroses avant l’élection présidentielle prévue pour le 6 octobre 2024. Au pouvoir depuis 2016 à la suite de son élection, le président Kaīs Saïed est candidat à sa propre succession. Mais du côté de l’opposition, les nouvelles sont moins reluisantes. Certes trois d’entre eux sont pressentis pour affronter le président sortant dans les urnes, à savoir l’ancien parlementaire Zouhair Maghzaoui, l’homme d’affaires Ayachi Zammel qui est le leader du parti Libéral et l’islamo-conservateur Abdellatif Mekki. Mais le fait est que beaucoup d’opposants sont en prison. Et certains en liberté dénoncent des » entraves administratives » à leur candidature. Certaines sources craignent que l’opposition ne choisisse de ne pas prendre part au scrutin. Le boycott, en somme. Au dernières législatives tunisiennes en 2023, le taux de participation n’a pas dépassé les 14%.
Pour beaucoup d’observateurs, cela traduit la lassitude d’une population tunisienne qui ne croit plus en la classe politique. Mais aucune déclaration n’a été faite dans le sens d’un boycott de la prochaine élection présidentielle tunisienne, en dépit de la méfiance qui règne entre le camp au pouvoir et l’opposition. Beaucoup de cartes imprévues pourraient être jouées de part et d’autre à la dernière minute dans un contexte crispé. La tension s’est accrue le 25 août 2024 après l’annonce par le président Kaīs Saïed du limogeage de 19 ministres pour des questions de » sûreté nationale », a t-on souligné. Un changement intervenu après l’éviction du Premier ministre Ahmed Hachani qui a cédé sa place à Kamel Madouri.
Dans cette atmosphère blafarde, l’opinion regarde d’un œil méfiant la lutte anti corruption qui, pour beaucoup, viserait des magistrats et fonctionnaires haut placés qui ne seraient pas en odeur de sainteté avec le régime en place à Tunis. L’opposition, elle, y voit un recul de la démocratie, des libertés et des droits de l’Homme. Mais les partisans du président tunisien ne sont pas de cet avis, eux qui mettent en avant la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance et la moralisation de la vie publique. Tel est le climat politique dans lequel se prépare l’élection présidentielle d’octobre 2024 en Tunisie.
DL/informateur.ci