Face aux réalités: Ibrahim Traoré se cache derrière un écran de fumée

Le Capitaine Ibrahim Traoré

@informateur- Le chef de la junte burkinabé, le capitaine Ibrahim Traoré, qui était face aux ‘’forces vives’’ de la nation, ce jeudi 11 juillet 2024, n’a pas porté de gants pour tirer à boulets rouges sur la Côte d’Ivoire qui fomenterait un complot contre son pouvoir et le Bénin accusé ‘’d’héberger deux bases françaises qui forment des terroristes’’.

Le capitaine Ibrahim Traoré, s’en est pris ce jeudi 11 juillet à ses voisins ivoiriens et béninois, accusés de vouloir déstabiliser son pays, dans un contexte de tensions diplomatiques en Afrique de l’Ouest. Dans une allocution marquée par les accusations et les attaques contre la Côte d’Ivoire et le Bénin, le tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba Sandaogo a laissé libre cours à ses pulsions belliqueuses. C’est ainsi qu’il a tenu à faire cette précision pour ceux qui ne comprendraient pas qu’il ait la dent dure contre son grand voisin du sud. ‘’Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien, mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire’’, a-t-il lancé, assurant qu’Abidjan hébergerait ‘’un centre d’opérations pour déstabiliser’’ le Burkina. ‘’Nous vous montrerons des preuves physiques’’, a-t-il promis. Or, la logique eût voulu qu’il montrât les preuves au moment où l’accusation est brandie. Ça fait plus sérieux. Parce qu’on ne peut pas lancer une accusation aussi grave sans détenir la moindre preuve, laissant tout aux supputations et spéculations qui font le lit de la rumeur et des fake news. Ce 11 juillet, il a également critiqué le Bénin, assurant que son voisin hébergeait ‘’deux bases françaises’’, dans sa partie nord. Selon lui, ces bases seraient un ‘’centre des opérations des terroristes’’ qui frappent régulièrement le Burkina Faso. Ce à quoi a prestement réagi Cotonou.

En effet, sur sa page Meta, le Secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbedji a recadré le capitaine putschiste. ‘’…Après le Niger, c’est au tour du Burkina Faso d’emboucher cette trompette nauséeuse de la désinformation qui alimente non le patriotisme, mais plutôt la rancœur des populations et menace à terme la coexistence pacifique entre les peuples’’, a-t-il dénoncé. Avant de porter l’estocade. ‘’Une chose est certaine, le populisme n’a qu’une seule vertu, déplacer les problèmes en faisant semblant de les régler. Mais, tôt ou tard, les populations se rendront compte qu’elles ont été abusées’’, a-t-il conclu, visiblement excédé.

On le voit, le jeune militaire burkinabé s’attire beaucoup d’inimitiés en tirant sur ceux qui ne voient pas les choses sous le même prisme que lui. Pour le coup, il multiplie les maladresses et les incongruités. Or, ce sont des choses qui s’accommodent difficilement avec son statut. Finalement, c’est la preuve qu’il n’a pas encore intégré le fait qu’à ce niveau de responsabilités, on doit tourner sa langue plus de 7 fois avant de parler.

En tout état de cause, s’il avait de la culture, il aurait compris que tous les chefs d’Etat qui se sont comportés comme lui n’ont pas connu un long règne. Ou plutôt des règnes mouvementés marqués par les excès, dérives, outrances et autres outrages. C’est la loi du genre, le populisme se consume tout seul à l’aune de la réalité. Pour sûr, IB se cache derrière un écran de fumée qui finira par se dissiper.

OM/Informateur.ci

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