@informateur-Le Burkina Faso n’en a pas fini avec les tensions politico-militaires relatives aux accusations de «déstabilisation» de la transition militaire, voire «d’assassinat» du chef de la junte Ibrahim Traoré. Des accusations qui se sont fait jour depuis le mois de septembre 2023 et qui ne cessent de s’amplifier.
En effet, l’ex-Chef d’état-major de la Gendarmerie burkinabè, Evrard Somda a été arrêté à sa résidence de Ouagadougou avec son chauffeur, le dimanche 14 janvier 2024, par un commando en treillis qui les a embarqués pour une destination inconnue. A ce jour, les proches de l’officier n’ont pas encore de nouvelles de lui. La veille de l’enlèvement du Lieutenant-colonel Evrard Somda, c’est-à-dire le 13 janvier 2024, trois (3) autres militaires auraient été eux-aussi arrêtés par des hommes armés et conduits dans un lieu inconnu. Leurs proches n’ont pas non plus de nouvelles d’eux.
Dans la foulée, plusieurs autres miliaires qui risquent le même sort seraient activement traqués. Les raisons de cette chasse à l’homme aux pays des Hommes intègres seraient, nous l’avons mentionné plus haut, liées aux soupçons de «déstabilisation» que la junte militaire conduite par Ibrahim Traoré porte contre plusieurs officiers et sous-officiers de l’armée burkinabè. Plus grave, ces soldats dans le viseur du régime militaire sont accusés par les partisans de la transition de projeter «l’assassinat» d’Ibrahim Traoré.
Les manifestations populaires de soutien au chef de la transition militaire qui ont eu lieu pour appeler à traquer les adversaires de celui- ci auraient été suscitées par la junte elle-même dans le but de montrer à l’opinion qu’elle a le soutien du peuple. Alors que beaucoup de Burkinabè voient d’un mauvais œil l’ acharnement de la junte sur l’opposition politique et sur les militaires considérés comme une menace pour Ibrahim Traoré. Ce qui ne peut que faire monter la tension au Burkina Faso.
Pour l’ex-Cema de la gendarmerie burkinabè les derniers événements sont, faut-il le rappeler, la suite de ses malheurs qui remontent à son éviction de la tête de l’état-major de la gendarmerie en octobre 2023. Et depuis cette date à laquelle il a été démis de ses fonctions de Cema pour les soupçons qui pèsent sur lui, il est dans le viseur de la junte. Tout comme les autres militaires aujourd’hui pourchassés et enlevés. Et tandis que la tension monte, les Burkinabè se demandent ce que leur réserve ce nouveau feuilleton politico-militaire.
Pour beaucoup d’observateurs, la transition militaire au Burkina Faso risque de s’embourber dans un populisme qui pourrait lui faire faire des mauvais choix et se retourner au bout du compte contre lui. Attendons de voir.
Daouda LY