Le Conseil d’Administration de la Confédération des organisations de victimes de la crise ivoirienne (COVICI) s’est réuni ce samedi 12 mai 2018, à Adjamé 220 logements pour adopter la conduite à tenir suite au scandale qui touche l’une des associations membres, l’ong AVIDGA (Association des victimes de guerre d’Abidjan) dont le président Exécutif qui est aussi le PCA de ladite confédération, Anon Christ Simplice, cité dans une affaire d’escroquerie, est porté ‘’disparu’’.

Tirant les conséquences de l’absence prolongée de Anon Christ Simplice, son président titulaire, le Conseil d’Administration de la COVICI a pris la décision, ce samedi 12 mai 2018, de pourvoir à son remplacement jusqu’à ce que la lumière soit faite sur les faits qui lui sont reprochés dans une affaire d’escroquerie dans le cadre des activités de l’ong AVIDGA dont il est le président Exécutif. Au demeurant, le Conseil d’Administration a déploré le fait que l’ong AVIDGA n’ait jamais communiqué sur cette affaire, tout comme il s’est désolé du mutisme du premier responsable de cette structure qui demeure injoignable jusqu’à ce jour. Aussi, en conformité avec les textes qui régissent la Confédération, le Conseil a-t-il désigné Kanté Lassina, précédemment 1er Vice-président de la COVICI, pour présider la faîtière jusqu’au prochain congrès qui se tiendra en décembre 2018. Cette décision prend effet à compter de ce jour.
2ème point de l’ordre de jour, le Conseil a produit une déclaration relative à la réunion organisée par le Ministère en charge de la Solidarité sur le processus d’indemnisation des victimes de guerre. Si la COVICI a salué et félicité l’initiatrice de cette rencontre, en l’occurrence, la ministre Mariétou Koné, elle a dénoncé, en revanche, certains amalgames et des diatribes la visant de la part de celle-ci. La COVICI a rappelé qu’elle est au service de toutes les victimes de guerre. C’est pourquoi, elle a adressé ses vifs remerciements au président de la République qui a montré tout l’intérêt qu’il accorde au processus de réparation en dégageant une première enveloppe de 10 milliards pour ‘’essuyer les larmes et apaiser les cœurs’’ des victimes et ayants-droit de victimes (les veuves, les orphelins).
Cependant, la COVICI souhaite une approche inclusive et participative du processus d’indemnisation, gage de sa réussite. La faîtière a aussi énoncé un certain nombre d’observations et fait des propositions. La Confédération constate à ce jour qu’il n’y a toujours pas de lois relatives au statut de victimes et à la réparation. Alors que, depuis 2014, un texte de loi a été élaboré sous l’égide de l’ex-ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant. Quatre ans plus tard, la COVICI fait l’amer constat de l’inexistence d’une loi dédiée aux problématiques précitées. La faîtière s’étonne, par ailleurs, de la ‘’disparition’’ du fichier contenant les dossiers rejetés par la CONARIV. Elle s’indigne du fait qu’une telle information n’ait pas fait l’objet d’une déclaration officielle et publique. En conséquence, elle préconise l’organisation diligente d’une table ronde impliquant les responsables de la CONARIV, le ministère et les associations de victimes pour apporter une solution à cette situation. Sur la question des fraudes et actes d’escroquerie sur les victimes, la Confédération a rappelé qu’elle a été la première organisation à avoir dénoncé les fraudes et révélé l’existence de réseaux d’escrocs. A ce propos, elle a fait cas des copies de preuves remises à la ministre Mariétou Koné le 1er mars 2017 . Ce qui avait conduit celle-ci à prononcer des sanctions à l’encontre des ‘’faussaires’’ au sein de son ministère. La COVICI l’encourage, en outre, dans sa volonté d’engager des poursuites judiciaires contre tous ceux qui auraient grugé les victimes et contre tous les faussaires. Elle l’assure de sa pleine coopération.
Pour autant, la faîtière déplore les amalgames faits entre la COVICI et l’ong AVIDGA. Et a tenu à rappeler qu’en tant que confédération (elle compte près de 100 organisations), elle n’est pas comptable des actes et actions des associations membres qui sont autonomes et indépendantes. Enfin, la COVICI voudrait que la tutelle donne droit aux requêtes à elle adressées et qui sont restées lettre morte à ce jour, ce sont : la publication du mode opératoire ; la réduction du coût des actes de décès ; la publication des listes de la phase pilote et de la grande phase d’indemnisation, le contentieux autour des 557 012 dossiers rejetés, etc.

René Ambroise Tiétié