Les élections législatives en Côte d’Ivoire du 18 décembre 2016 se sont déroulées dans le calme, de manière générale, sur l’ensemble du territoire ivoirien. Les résultats sont connus : 167 pour le RHDP, 75 Indépendants, 6 pour l’UDPCI, 3 pour le FPI et 3 pour l’UPCI. En attendant la confirmation par le Conseil Constitutionnel (après les multiples recours et contestations qui ne manqueront certainement pas), des résultats officiels publiés par la Commission Electorale Indépendante (CEI) publication officielle de ces résultats et leurs confirmations par le Conseil Constitutionnel il est nécessaire et bon de tirer quelques enseignements de ce scrutin.
Ce que nous devons retenir au niveau du RHDP
Le Président Henri KONAN BEDIE et le Président Alassane OUATTARA, les deux principaux Leaders du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), ont souhaité que notre coalition politique (RHDP) obtienne la majorité des sièges à l’Assemblée Nationale. Leur vœu a été exaucé. 66% au final, c’est à saluer. Le RHDP sort grandement majoritaire de ces joutes électorales malgré la percée des indépendants.
Ce que nous devons retenir de la percée des indépendants
La percée des indépendants nous interpelle surtout que certains de nos leaders politiques ont perdu : Cocody, Kouassi-Datékro, Toumodi, Yamoussoukro, Dimbokro etc.
A ce sujet, l’on est en droit de nous interroger sur ce qui n’a pas marché. Est-ce que nos choix de candidats répondaient aux attentes de nos militants et sympathisants ?
Nous n’en sommes pas si sûrs, car certaines défaites retentissantes confirment que nos choix n’ont pas toujours été à la hauteur des espérances de nos militants et sympathisants.
Quoi qu’on dise, ce sont nos militants et sympathisants du RHDP qui ont le dernier mot. Ils viennent de nous le prouver en votant pour certains indépendants. En effet, il y a une réalité dont nous ne devons jamais nous départir : en matière de politique comme dans la vie de tous les jours, toutes nos stratégies et nos actions s’apprécient au regard des résultats auxquels on aboutit. Il ne faut pas nous voiler la face sur nos échecs dans certaines circonscriptions électorales. Nous devons assumer et nous remettre en cause pour corriger ce qui est à corriger.
Concernant toujours le RHDP, il nous a été donné de constater que l’essentiel des candidatures indépendantes ont été suscité par certains leaders des partis membres du RHDP. Disons-le sans ambages. Tous ceux qui ont suscité ou financé dans l’ombre les indépendants avaient tous des agendas secrets sur ce scrutin. Car, en dehors de l’UDPCI du Docteur Mabri TOIKEUSE et de l’UPCI de Gnamien KONAN, qui ont clairement affiché leur indépendance au cours de ces dernières élections législatives, nous avons assisté à la FLORAISON DES CANDIDATS INDEPENDANTS PDCI ET DES CANDIDATS INDEPENDANTS RDR. Ces « INDISCIPLINES », dont certains ont été sanctionnés publiquement par leurs partis, ont osé défier leurs hiérarchies. Pour ceux des INDEPENDANTS qui ont gagné, nous devons admettre que leurs équations personnelles et leurs proximités prouvées avec les populations ont été des facteurs déterminants pour leurs succès. Pour ceux qui ont perdus, ils doivent revoir leurs ambitions à la baisse et probablement revoir leurs stratégies de campagnes électorales en s’assurant que les populations sont en harmonies avec eux. Nous ne cesserons jamais de le dire L’ON NE DEVIENT PAS UN ELU DE LA NATION PARCE QUE L’ON EST UN HABITUE DES ARCANES DU POUVOIR. L’ON EST ELU DEPUTE PARCE QUE L’ON EST PROCHE DES POPULATIONS. Au niveau du RHDP tout cela a créé un malaise qu’il va falloir sagement résoudre pour recréer la cohésion interne aux différents partis membres du RHDP et surtout pour la survie de notre coalition.
Ce que nous devons retenir au niveau climat de ces élections législatives
Les élections législatives du 18 décembre 2016 se sont déroulées dans un climat apaisé. Ce qui est à l’opposé de ce que nous avons connu dans ce pays sous l’ancien régime. Nous constatons que quand les soi-disant démocrates (qui ont pour marque de fabrique politique la violence) sont absents des joutes électorales, tout se passe bien. Ils ont prôné le boycott actif en 1995, ils ont conseillé à l’ex Président ivoirien de se maintenir vaille que vaille au pouvoir malgré sa défaite à l’élection présidentielle de 2010 ; Et encore récemment, ils ont demandé à leurs sympathisants d’exercer le boycott actif du referendum sur la Loi portant nouvelle Constitution de la République de Côte d’Ivoire. Ils ont dû constater, à leurs corps défendant, que les ivoiriens ne veulent plus de violence lors d’une élection. La démocratie ivoirienne se doit d’être définitivement civilisée.
Ce que nous devons retenir du taux de participation à ces élections législatives
Dans l’ensemble, le taux de participation est bon : 34%. Cependant, on ne le dira jamais assez ; une élection électorale locale a pour composante essentielle, en grande partie, l’équation personnelle des candidats. Les électeurs se déplacent parce que les candidats leur inspirent confiance. C’est pourquoi, nous sommes en droit de nous interroger sur le faible taux de participation dans les communes comme Cocody, Marcory, Port Bouët, Yopougon, Abobo, Attécoubé, et dans les villes de Grand Bassam, San Pedro, Yamoussoukro, Toumodi, Bouaké, Aboisso, etc. Nous devons froidement et sans passions analyser les différents taux de participation, circonscriptions électorales par circonscriptions électorales. Cet exercice s’impose à nous tous.
Ce que nous devons retenir de la participation de l’opposition ivoirienne
L’opposition ivoirienne démocratique et civilisée a démontré, par sa participation qu’elle veut jouer sa partition dans la nouvelle Côte d’Ivoire qui se construit sous nos regards. Elle est à saluer et à féliciter. Les quelques membres de cette opposition qui ont été élus à l’Assemblée seront un vivier de critiques constructives. Nous souhaitons des débats contradictoires enrichissants à l’Assemblée Nationale pour le bien-être de nos populations. C’est cela une Assemblée Nationale diversifiée comme le souhaite le Président Alassane OUATTARA.
Le Ministre Joël N’GUESSAN
Secrétaire Général Adjoint du RDR, chargé de la Communication et Porte-Parole