Lookmann Sawadogo

@Informateur- Après 8 ans de guerre sans résultats définitifs ; alors que l’enlisement du pays est continuel, l’ennemi s’appellerait toujours HANI. Il reste non identifié. Mieux, il serait devenu perfide donc deux fois plus masqué. Aujourd’hui particulièrement ce 3 mai, s’ajoutent deux autres termes à notre qualification des ennemis du pays :

– les terroristes aériens (notre espace aérien serait violé par des puissances étrangères). La guerre sera bientôt déclarée.

– les terroristes internationaux coalisés

(Une coalition internationale serait à l’œuvre contre le Burkina). La guerre doit aussi se faire à ce niveau.

– peut-être bientôt les terroristes voisins (Le Niger est pointé du doigt et la sortie du général nigérien a fait monter la tension. On apprend l’échec d’un véhicule Kamikaze venu du Niger pour exploser à Arbinda, ce qui aurait rasé la ville. Peut-être irons-nous plus loin dans l’hostilité avec le voisin nigérien. À écouter les thuriféraires du pouvoir il faut durcir sinon même régler ses comptes avec le Niger.

Finalement, on se perd dans cette guerre. On n’a plus de boussole. Tantôt le territoire, tantôt l’espace aérien, tantôt les frontières, le voisin. En tout cas, une chose est sûre. Ou bien l’ennemi se trouve partout et nous devrons encore retrousser les manches et mieux nous mettre au sérieux. Ou bien c’est nous qui voyons l’ennemi partout et nous avons intérêt à reconnaître nos faiblesses, lacunes et échecs et à faire preuve d’humilité pour aller au rassemblement des intelligences de la nation.

Aucune guerre ne se gagne en étant tout seul refermé sur soi-même ni dans la division interne de ses citoyens. En tout cas pas la nôtre. Quand j’observe la situation du pays, en dehors de toute subjectivité, dans sa plus grande nudité, je suis partagé entre la révolte et la résignation.

Il me revient en mémoire ce chant d’un artiste reggaeman ivoirien, Ramses de Kimon de l’orchestre de l’université d’Abidjan dont le refrain disait ceci : «Monsieur le président quand on n’a plus le souffle, il faut arrêter la course..».

Que ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent pour le bien de la patrie. Savoir écouter la critique est une grande valeur et assurément la voie du succès.

Je prie Dieu qu’il aide tous les gouvernants à pouvoir avoir l’humilité et la grandeur d’esprit pour écouter les voix critiques et à s’éloigner de la flagornerie !

Lookmann Sawadogo

Journaliste éditorialiste